Depuis sa création, L214 a rendu publiques 175 enquêtes révélant les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux destinés à la consommation alimentaire. Grâce aux lanceuses et lanceurs d’alerte et à son travail d’investigation, l’association expose la réalité de l’élevage intensif et sa violence systémique.
De nombreuses personnalités soutiennent L214 : Isabelle Adjani, Julie Depardieu, Sophie Marceau, Nagui, Guillaume Meurice, Stéphane Bern, Yann Arthus-Bertrand, Moby, Invader, Petit Biscuit, Hugo Clément, Raphaël Mezrahi, Jean-Baptiste Del Amo, Rémi Gaillard, Sonya Lwu, Laurent Baffie, Hélène de Fougerolles, Gringe, Arthur H., Lolita Lempicka, Matthieu Ricard, Daniel Bravo, Suzane, Samaha Sam (Shaka Ponk), le collectif Ami des Lobbies… Nombre d’entre elles ont présenté des enquêtes.
Par ailleurs, 200 célébrités ont signé notre manifeste réclamant un moratoire sur l’élevage intensif, parmi elles : Lambert Wilson, Mélanie Laurent, Amélie Nothomb, Augustin Trapenard…
Une prise de conscience sociétale
À la création de l’association, la défense animale se concentrait surtout sur la lutte contre la maltraitance et l’abandon des chiens et des chats. Depuis, L214 a contribué à faire évoluer la cause animale. La force de ses enquêtes a permis une large diffusion des images dans les médias : journaux télévisés, émissions d’actualité, magazines d’investigation, presse écrite… sensibilisant ainsi le public aux souffrances endurées par les animaux d’élevage.
L214 est de plus en plus sollicitée pour des podcasts, des interviews, des émissions et de nombreux évènements. Depuis 2017, l’association met aussi à disposition des ressources éducatives : son pôle éducation diffuse aujourd’hui plus de 220 000 exemplaires du quadrimestriel Mon journal animal, qui sensibilise les jeunes au respect des animaux.
L214 contribue à nourrir le débat sur la légitimité de tuer les animaux pour les manger et à soulever la question de l’antispécisme – le refus de la discrimination arbitraire basée sur l’espèce – un mot encore inconnu il y a quelques années. Désormais, la prise de conscience s’étend aux animaux élevés pour l’alimentation humaine.
Fermetures d'élevages et d'abattoirs
Les enquêtes de L214 conduisent de plus en plus souvent à la fermeture temporaire ou définitive d’élevages, d’abattoirs et de couvoirs.
En 2015, après la révélation d’images filmées à l’abattoir d’Alès, une enquête administrative a entraîné sa suspension pendant deux mois et la fermeture définitive de la chaîne d’abattage des chevaux. L’abattoir du Vigan a été fermé plus d’un an et demi, tandis que celui de Mauléon-Licharre a été fermé un mois et demi pour des remises aux normes. En 2018, l’abattoir du Boischaut est resté fermé plus de huit mois. En 2020, nos images à l’abattoir de veaux de Sobeval entraînent une fermeture temporaire, tandis que de graves maltraitances sur la chaîne d’abattage des agneaux provoquent la suspension de l’abattoir de Rodez.
Depuis, le rythme s’accélère : fermeture provisoire fin 2024 d’un abattoir de proximité en Maurienne où les moutons étaient égorgés encore conscients, suspension en 2025 de l’abattoir de Meaux suite à des images qui ont fait réagir le grand imam de Bordeaux, suspension de la chaîne d’abattage des cochons à l’abattoir Rhône Ouest, suspension totale pour au moins quatre mois de l’abattoir de Porto-Vecchio après des sévices graves infligés aux vaches et aux veaux.
Certains élevages ont eux aussi été définitivement fermés en raison des dysfonctionnements mis en lumière par L214 : c’est notamment le cas du GAEC du Perrat, élevage industriel de 200 000 poules, mais également de l’élevage de cochons de Seyssel, de l’élevage Drôme cailles, ou encore de l’élevage de canards reproducteurs de Lichos. En 2024, un élevage de cochons du Morbihan ferme ses portes après la découverte d’animaux laissés sans soins dans des conditions effroyables.
Le couvoir Saint-François a fermé définitivement ses portes en 2017, condamné pour mauvais traitements suite à notre plainte. Les images de poussins broyés ou étouffés dans des sacs poubelle ont provoqué une vague d’indignation, jusqu’au Parlement. Elles ont conduit le ministère de l’Agriculture à financer la recherche d’alternatives au broyage des poussins mâles dans la production d’œufs. Cette pratique a pris fin en décembre 2022 dans la filière des œufs coquille grâce au sexage dans l’œuf.
Enfin, en 2023, notre enquête sur le calvaire des de veaux nourrissons transportés d’Irlande aux Pays-Bas a permis la fermeture provisoire d’un centre de transit français pour mauvais traitements.
De très nombreux engagements d'entreprises
Avec ses campagnes publiques, L214 encourage les entreprises (grande distribution, hôtellerie restauration, fabricants, producteurs) à bannir les pires pratiques d’élevage et d’abattage. Grâce à la mobilisation de ses bénévoles, en ligne ou sur le terrain, l’association a convaincu plus de 180 entreprises à renoncer aux œufs de poules élevées en cage. Elle obtient en 2019 l’engagement du groupe Avril, premier producteur d’œufs en France, représentant à lui seul 25 % de la production. Résultat : la proportion de poules en cage est passée de 80 % en 2008 à 47 % en 2020 puis à 23% en 2023, et devrait tomber sous la barre des 10 % d’ici 2030 selon la filière.
Dans la même logique, L214 a obtenu l’engagement de l’ensemble des supermarchés français et de plus d’une centaine d’entreprises à relever les standards d’élevage et d’abattage des poulets dits de chair. Rien qu’en 2023, nous avons convaincu Burger King, Buffalo Grill, Class’Croûte et Popeyes de renoncer aux pires pratiques. Ces décisions concernent chaque année des centaines de millions d’animaux.
L214 a également convaincu Hénaff de s’engager moins de deux ans après la révélation de notre enquête dans des élevages fournisseurs. D’ici 2030, les élevages porcins devront fournir de la litière et garantir un accès extérieur aux truies reproductrices ; les porcelets ne seront plus mutilés (fin de la castration, de la coupe des queues et du meulage des dents) ; et les cochons à l’engraissement auront de la paille et un accès à l’extérieur.
D’autres entreprises telles que Marie Blachère, Poulaillon, Saint-Jean et Big Fernand, se sont engagées à respecter d’ici 2030 les critères du Pig Minimum Standards, qui interdisent notamment les cages individuelles et les mutilations.
Ces actions auprès des entreprises ont un impact massif : elles réduisent concrètement les souffrances infligées à des millions d’animaux.
2025 : l’année d’une victoire historique pour les poulets
En 2025, L214 obtient un engagement historique des groupes LDC et Terrena, les deux premiers producteurs français de poulets (marques Le Gaulois, Maître CoQ, Père Dodu) : ils renoncent enfin aux pires pratiques d’élevage et d’abattage. L’adoption des critères de l’ECC (European chicken commitment) réduit de 78 % le temps passé par les poulets à endurer des douleurs intenses et insupportables.
500 millions de poulets vont voir leurs conditions de vie s’améliorer chaque année ! Une victoire immense, fruit d’une campagne acharnée menée par L214 pendant plus de trois ans.
Fin des cages à dindes pour les chevreaux
De 2009 à 2013, L214 a révélé les conditions désastreuses du transport des chevreaux à travers plusieurs enquêtes et plaintes auprès des services vétérinaires départementaux, du ministère de l’Agriculture et de la Commission européenne.
La dernière enquête, en 2013, montre des chevreaux tassés dans des caisses à dindes deux fois moins hautes que leur taille lorsqu’ils sont debout. Elle portera enfin ses fruits : le ministère de l’Agriculture annonce l’interdiction de transporter les chevreaux dans ce type de cages.
Fin de l'élevage des visons pour la fourrure
Un an après la publication de notre enquête sur l’élevage des visons pour la fourrure, la pratique est interdite en 2019. En 2021, la loi contre la maltraitance animale étend cette interdiction à l’ensemble des animaux non domestiques élevés pour leur fourrure.
Actions en justice
Les enquêtes de L214 donnent lieu à une plainte dès lors que des infractions à la réglementation sont constatées. L’association dépose ainsi de nombreuses plaintes pour mauvais traitements ou actes de cruauté sur les animaux. Certaines se traduisent par des procès et des condamnations, notamment contre les abattoirs d’Alès, du Vigan, de Mauléon-Licharre, de Boischaut ou encore de Houdan. À Rodez, les anciens dirigeants ont été condamnés en 2023 à de lourdes amendes et à une peine de prison avec sursis.
Plusieurs élevages ont également été condamnés. Dans l’Allier, après nos enquêtes de 2020 et 2021 dans un élevage de cochons sous contrat avec Herta, la justice condamne pour la première fois la coupe systématique des queues, une pratique encore répandue dans 99 % des élevages, et rarement sanctionnée par les services vétérinaires de l’État.
Nos plaintes sont de plus en plus entendues par la justice. En 2024, dans le Finistère, le gérant de deux exploitations XXL de cochons, qui avait laissé ses animaux blessés sans soins, a été interdit de détenir des animaux pendant un an et condamné à plus de 120 000 € d’amende.
L214 a fait condamner l’État à cinq reprises pour dysfonctionnement de ses services vétérinaires dans leur mission de contrôle, de sanction et de suivi en matière de protection animale : en 2023, à l’abattoir de Mauléon-Licharre (certifié bio, Label Rouge et IGP), pour des contrôles jugés « insuffisants pour prévenir le risque de maltraitance animale » ; puis aux abattoirs de Rodez, de Briec, du Faouët et enfin à l’abattoir Bigard de Cuiseaux en 2024. Ces procès, appuyés sur nos enquêtes menées entre 2016 et 2021, révèlent le laxisme de l’État face aux non-conformités dans les abattoirs, sources de souffrances intenses et évitables pour les animaux.
En 2025, l’État est pour la première fois condamné pour son inaction dans le contrôle d’un élevage (suite à nos enquêtes de 2020 et 2021 dans un élevage de cochons Herta). La justice a reconnu que l’État avait l’obligation de mener des contrôles réguliers à une fréquence appropriée, compte tenu des conditions d’exploitation liées à l’élevage intensif. Cette décision marque un tournant : elle met en lumière les violences inhérentes à ce type d’élevage et l’importance d’un contrôle effectif.
Création d'une commission d'enquête parlementaire sur les conditions d'abattage
En 2016, après les scandales des abattoirs d’Alès et du Vigan, le député Olivier Falorni demande la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie. L214 est auditionnée à l’Assemblée nationale qui salue son travail.
Les auditions mettent en évidence de nombreux dysfonctionnements dans les abattoirs. Une semaine plus tard, la publication de nos images filmées à l’abattoir de Mauléon-Licharre pousse le ministre de l’Agriculture à ordonner l’inspection de tous les abattoirs d’animaux de boucherie en France.
Les résultats de cet audit sont accablants : 80 % des chaînes d’abattage inspectées présentent des non-conformités.
Une alimentation végétale plus accessible et attractive
L214 accompagne l’évolution des pratiques alimentaires en facilitant l’accès aux alternatives végétales. Avec Vegoresto Pro, nous soutenons la restauration commerciale et collective, et nous intervenons dans les écoles hôtelières pour initier une nouvelle génération de chefs à la cuisine végétale.
Pour le grand public, notre site Vegan Pratique met à disposition de nombreuses ressources pour végétaliser son alimentation, dont le Veggie Challenge. Ce programme gratuit de 21 jours a déjà permis à plus de 170 000 personnes de réduire leur consommation de produits d’origine animale grâce à des recettes, conseils nutritionnels et astuces pratiques.
Nous avons aussi coordonné en France cinq éditions du Veganuary, un défi qui invite le public à découvrir l’alimentation végétale en janvier. L’édition 2025 a réuni 230 entreprises.
De plus en plus d'élus locaux agissent
En politique aussi, ça bouge ! En 2020, 285 personnes élues municipales, dont 55 maires, ont signé la charte « Une ville pour les animaux » portée par L214. On compte également 76 personnes élues déléguées à la condition animale dans des villes de plus de 50 000 habitants. Quatre ans plus tard, 22 de ces grandes villes ont signé notre charte.
L’Observatoire Politique & Animaux recense aujourd’hui 172 personnes élues municipales déléguées à la condition animale. La création de ces délégations était l’un des objectifs phares défendus par L214 lors des élections municipales.
De grandes villes comme Paris, Bordeaux ou Grenoble ont revu leurs cahiers des charges pour exclure les produits issus d’élevages intensifs de leurs marchés publics. En 2024, Poitiers, Montpellier, Nantes, Clermont-Ferrand, Pessac et Mulhouse ont décidé de bannir le foie gras de leurs repas officiels. Grenoble est la première ville à remplir 100 % des objectifs de notre charte.