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L'abattage des animaux

L’abattage des animaux

Chaque jour en France, 3 millions d’animaux sont mis à mort dans les abattoirs. Dans le même temps, des dizaines de millions de poissons sont sortis de l’eau et tués. « Dignité », « respect », « réglementation », « contrôle »… : les expressions utilisées dans ce domaine se veulent rassurantes. La réalité est pourtant tout autre. Que l’abattoir soit local, labellisé, bio ou industriel, que la mise à mort soit précédée ou non d’un étourdissement, la peur et la souffrance sont inévitables.

Abattage = souffrance

Une mort douce, rapide et indolore ? Des animaux qui ne s’apercevraient pas qu’on les tue ? Malheureusement, ce n’est pas comme ça que l’abattage se passe dans les abattoirs. Même dans les meilleures conditions techniques, celui-ci ne peut exclure ni le stress ni la douleur.

« La mise à mort des animaux peut provoquer chez eux de la douleur, de la détresse, de la peur ou d’autres formes de souffrance, même dans les meilleures conditions tech­niques existantes. Certaines opérations liées à la mise à mort peuvent être génératrices de stress, et toute technique d’étourdissement présente des inconvénients. »

Des infractions monnaie courante

À l’abattoir de Craon, un bovin essaie de s’échapper d’un box d’immobilisation inadapté à sa taille (2024).

Lors de chaque enquête officielle, des dysfonctionnements clairs sont révélés dans les abattoirs français : mission commune d’information au Sénat en 20132, rapport de la Cour des comptes en 20143, rapports de l’Office alimentaire et vétérinaire européen (dernier en date 20154), ou encore commission d’enquête à l’Assemblée nationale en 20165.

80 % des chaînes d’abattage inspectées (abattoirs de boucherie*) présentaient ainsi des non-conformités en 20166 lors d’une inspection générale des abattoirs ordonnée par le ministre de l’Agriculture suite à nos premières enquêtes. Cet événement est resté exceptionnel. Depuis, il n’y a pas eu d’audit d’une telle ampleur pour permettre de garder une vision d’ensemble, même si les contrôles relatifs à la « protection animale en abattoirs » ont augmenté depuis 2016. En 2019, 68 % des contrôles effectués en abattoirs d’animaux « de boucherie » et 59 % des contrôles en abattoirs de « volailles » et de lagomorphes ont mis en évidence des non-conformités7.

L’insuffisance des contrôles est soulignée par toutes les expertises. En particulier, l’absence de surveillance du poste d’abattage est monnaie courante, et laisse libre cours aux cas de maltraitances involontaires ou intentionnelles. Actuellement, les seules poursuites juridiques pour cruauté ou maltraitance envers les animaux en abattoirs reposent sur des images d’enquête que l’association a diffusées.

« Au total, l’absence de contrôle à un niveau significatif et l’absence de sanctions suffisantes mettent en lumière des anomalies graves. »

Qu’en est-il des abattages bio ?

Les animaux issus du circuit de production biologique sont globalement tués de la même façon que lors des abattages standards. Les images des abattoirs du Vigan, de Mauléon-Licharre, du Mercantour ou de Pézenas révélées par L214 ont montré les mêmes conditions de mise à mort, la même violence subie par les animaux issus des filières bio et Label Rouge.

En effet, la certification bio pour un abattoir a principalement pour but de permettre la traçabilité de la production ; seules quelques mesures en faveur de la protection animale y sont inscrites, comme l’interdiction de la stimulation électrique pour le déchargement des animaux, ou l’abattage prioritaire pour limiter les temps d’attente9.

Sources

1. Règlement (CE) 1099/2009 du Conseil du 24 septembre 2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort. Considération (2).
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=celex:32009R1099

2. Sénat, 2013. Rapport d’information fait au nom de la mission commune d'information sur la filière viande en France et en Europe : élevage, abattage et distribution.
https://www.senat.fr/rap/r12-784-1/r12-784-11.pdf