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À l'abattoir de Mauléon

L'agonie des animaux

Comment les agneaux de Pâques sont passés de vie à trépas

Après Alès et Le Vigan, ces images tournées à l’abattoir de Mauléon-Licharre dans les Pyrénées-Atlantiques montrent de nouveau l’extrême violence de la mise à mort des animaux.
« Dignité, respect, étourdissement, contrôle, bio » : les discours se veulent rassurants. La réalité est toute autre.
Dans cet abattoir, on arrache la vie à des agneaux de lait et des veaux terrorisés. Animaux frappés, mal ou pas étourdis, conscients au moment de la saignée, découpés à vif : une réalité insoutenable.

La viande ne représente aucune nécessité et pourtant des millions d’animaux agonisent derrière les murs des abattoirs. Ne fermons plus les yeux et agissons.

Les animaux sont étourdis par décharge électrique ou frappés violemment avec un crochet.

Certains agneaux ne sont pas étourdis et sont saignés pleinement conscients.

Un agneau est écartelé vivant à cause d’un crochet mal positionné et d’une surveillance défaillante.

Les veaux sont souvent deux ou trois dans le box d’étourdissement. Dans la panique, ils se piétinent les uns les autres.

Les étourdissements sont souvent ratés. Des animaux sont pleinement conscients sur la chaîne d’abattage.

La découpe débute souvent sans attendre la mort des animaux. Les réactions aux coups de couteau sont manifestes.

Mise à mort des agneaux

Mise à mort des bovins

L'avis des experts

Extraits du rapport du Pr Gilbert Mouthon

(docteur vétérinaire, expert auprès des tribunaux)
Le rythme d’arrivée des animaux sur la table d’accrochage est beaucoup trop rapide et l’opérateur est débordé. Cette situation donne lieu à des scènes de chaos, où les animaux s’accumulent sur la table et sont accrochés dans le désordre, tandis que d’autres animaux tombent au sol et/ou traversent le poste d’étourdissement sans avoir été étourdis, parce que l’opérateur n’a pas le temps d’appuyer sur la commande. Ces situations de débordement entraînent des comportements inadéquats et violents de la part de l’opérateur (coups à la tête des animaux avec une pièce métallique). L’opérateur fait systématiquement entrer les veaux à plusieurs dans le box d’étourdissement prévu pour un animal. Cette situation entraîne un stress additionnel pour les animaux. Plusieurs animaux tombant sous le coup du pistolet s’affalent sur les animaux.

Extraits du rapport de Martial Albar

(ex-inspecteur assermenté des Services Vétérinaires et consultant en sécurité alimentaire)
On observe avec horreur des opérateurs qui en toute impunité fracassent très fréquemment le crâne d’ovins à l’aide de crochets métalliques de suspension. La saignée ne doit pas être l’occasion d’appliquer plusieurs coups de couteaux visant à ouvrir totalement la gorge de l’animal alors même que l’animal est toujours sensible. Pire encore, certains sont démembrés ou décapités alors que la mort de l’animal n’est pas certaine. Les actes de maltraitance sur les ovins et caprins sont des actes de cruauté caractérisés qui doivent faire l’objet de sévères sanctions professionnelles et judiciaires. On retrouve une absence d’encadrement technique permanent des opérateurs permettant de s’assurer du respect des procédures relatives à la protection animale et une impunité totale.

Historique de l'enquête

31 janvier 2024
L214 soutient la demande de mise aux normes de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. 
Lire notre communiqué de presse.
3 août 2023
L'État condamné pour carence fautive dans sa missions de contrôle de l'abattoir de Mauléon-Licharre.
 Lire notre communiqué de presse.
12 mai 2022
Poursuivie pour atteinte à l'intimité de la vie privée des salariés, L214 est totalement relaxée par la Cour d'appel de Pau.
 Lire notre communiqué de presse.
20 octobre 2018
L’ancien directeur de l’abattoir est condamné à six mois de prison avec sursis et devra s’acquitter de près de 200 € d’amende. L’abattoir a été, lui, condamné à verser 10 000 € d’amende. Quant aux salariés, ils sont condamnés à des amendes allant de 80 à 520 € pour maltraitance sans nécessité.
Lire l'article
17-18 septembre 2019

Procès au tribunal de grande instance de Pau : après examen de l’ensemble des images fournies par L214 à la justice, 195 infractions ont été retenues par le Procureur pour engager des poursuites devant le tribunal. Le juge a requit 50 000 € d'amendes contre l'abattoir et 7 500 € contre son ancien directeur ainsi que 6 mois de prison avec sursis. Pour les salariés, des condamnations allant de 100 à 700 € ont été requises.

27 mai 2018

L’amendement visant à instaurer un contrôle vidéo dans les abattoirs, engagement de campagne d’Emmanuel Macron, a été rejeté par les députés (voir la liste des députés ayant voté pour la mesure).

22-23 novembre 2017 et 29-30 mars 2018

Audience du procès reportée.

29 mars 2016

L'abattoir a fermé quelques heures après la diffusion des images.

L214 révèle des images tournées à l'abattoir de Mauléon dans les Pyrénées-Atlantiques. L'association porte plainte auprès du TGI de Pau contre l'abattoir pour sévices graves et demande un référé expertise auprès du Tribunal administratif de Pau.

Et dans les autres abattoirs ?

L214 enquête depuis 2008 sur les élevages et les abattoirs français. Au plus près des animaux, l’association documente leur conditions de vie et de mise à mort. À chacune de ses enquêtes, L214 témoigne de pratiques d’une cruauté routinière révoltantes pour la majorité d’entre nous. Une chose est sûre : les animaux tiennent à la vie et rien ne justifie le traitement qui leur est fait.