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EGAlim : une mascarade au pays de l’élevage industriel

Zéro avancée pour les animaux

Les États Généraux de l’Alimentation s’annonçaient comme une poursuite de l’objectif ambitieux d’opérer une « transformation des modèles de production pour mieux répondre aux attentes des consommateurs » et de promouvoir « une alimentation saine, sûre et durable ». Il n’en sera rien. La France restera un pays d’élevage industriel, parquant les animaux dans des élevages en batterie dont les images révélées au public font systématiquement scandale, et dont les conséquences désastreuses pour les animaux sont massivement dénoncées et réprouvées par l’ensemble de la société.

Un rendez-vous raté

L214 dénonce un cache-misère derrière la feuille de route présentée ce jour par le gouvernement à l’occasion de la clôture des États Généraux de l’Alimentation.

Ni la fin des systèmes d’élevage les plus intensifs et préjudiciables aux animaux, ni la nécessaire réduction de la part des protéines carnées dans l’alimentation, n’ont été retenues parmi les mesures du projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres dans les premières semaines de l’année 2018.

Pas même la fin de la vente d’œufs de poules en cage, qui constituait pourtant une promesse de campagne du Président Emmanuel Macron, ne se retrouve inscrite dans les objectifs retenus à l’issue des États Généraux, alors même que l’abolition de l’élevage en cage compte parmi les premières attentes exprimées par les citoyens lors des consultations publiques et que plus de 54 000 personnes se sont exprimées en ce sens au cours des 10 derniers jours à la suite d’un nouveau scandale révélé par L214 dans un élevage en cage des Côtes-d’Armor. Alors que 21 ONG ont envoyé une lettre commune à Emmanuel Macron lui demandant d’interdire l’élevage en cage des poules pondeuses.

À la place de mesures concrètes, le gouvernement se contentera d’acter l’existence de “plans de filière”, pensés, conçus et définis… par les filières elles-mêmes. Dans ce contexte, un virage n’est pas prèt d’être amorcé !

La nécessité de réduire les productions et la consommation de produits carnés, dont l’urgence sanitaire et environnementale manifeste est de plus en plus soulevée par les ONG et les experts, et encore récemment signifiée dans un rapport de Terra Nova, a elle aussi été totalement exclue du champ de considération et d’action de la feuille de route, révélant l’ampleur de l’hypocrisie d’États Généraux censés s’engager en faveur d’une “alimentation saine, sûre et durable”.

Un déni démocratique

Encore une fois, l’intérêt général et les véritables enjeux éthiques, environnementaux et sanitaires se retrouvent entièrement balayés par les intérêts économiques portés par les tenants, ultra-minoritaires dans notre société, de l’élevage industriel.

Confirmant le jeu de dupes, aucune des propositions ayant reçu le plus de soutiens lors des consultations publiques ne semble faire l’objet de la moindre attention du gouvernement :

  • étiquetage des modes d’élevage pour tous les produits carnés, lait et ovoproduits
  • arrêt progressif des élevages en cage
  • abrogation du décret imposant les protéines carnées dans les écoles.

Quant aux mesures annoncées sur les abattoirs, elles n’apportent strictement rien de nouveau : les sanctions pénales en cas de maltraitance animale, et la possibilité pour les associations de se constituer partie civile, faisaient déjà partie de la loi Falorni approuvée en janvier dernier par l’Assemblée nationale. Pire : les autres mesures contenues dans la proposition de loi du député, comme la vidéosurveillance en abattoir, ont disparu des projets du gouvernement.

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