La vie des moutons

Le transport des moutons et des agneaux

Chaque année, plus de 5 millions de moutons, principalement de jeunes agneaux, traversent les frontières des pays européens pour être engraissés ou abattus dans un autre pays que celui de leur naissance1. Troisième productrice européenne de viande ovine après la Grande-Bretagne et l’Espagne2, la France participe massivement à ce marché. Les enquêtes récurrentes d’ONG montrent que ces longs transports respectent rarement la législation européenne en vigueur, elle-même particulièrement laxiste.

La France participe activement à ce commerce

D’après les statistiques de FranceAgriMer, la France a exporté en 2019 plus de 450 000 moutons et agneaux vivants.

La grande majorité d’entre eux (près de 400 000) étaient de jeunes agneaux de moins d’un an, en partance pour l’Espagne, l’Italie et l’Israël3.

Paradoxalement, la France en a également importé plus de 150 000 la même année, principalement en provenance d’Espagne (là encore…) et des Pays-Bas4.

Des trajets éprouvants pour des animaux très jeunes, motivés par de seules questions économiques.

Des enquêtes révèlent la cruauté de ces longs transports

Pour se rendre d’un pays à un autre, les jeunes agneaux parcourent de longs voire très longs trajets en camion (et éventuellement en bateau), de plus de 1 000 km pour arriver en Espagne ou en Italie, et de plus de 4 000 km pour aller jusqu’en Israël.

Jusqu’à 800 animaux peuvent être entassés sur plusieurs niveaux dans des camions gigantesques

Une enquête d’un an de l’ONG européenne Animal Welfare Foundation | Tierschutzbund Zurich diffusée en 2020 et relayée en France par Welfarm montre les tristes conditions de transport de ces animaux.

De nombreux problèmes et infractions à la réglementation à bord des véhicules ont été constatés :

  • un stress important dû au froid ou à la chaleur selon les régions traversées,
  • des dispositifs d’abreuvement inadéquats pour les agneaux et un accès restreint aux abreuvoirs,
  • une litière sale et insuffisante,
  • une conception inadéquate des véhicules, qui fait que des agneaux peuvent se coincer la tête ou les jambes dans des éléments métalliques,
  • des surfaces et hauteurs insuffisantes, certains animaux ne pouvant pas se coucher ou se tenir debout,
  • des temps de trajet sans pause dépassant les limites réglementaires,
  • des documents officiels mal remplis et des temps de trajet irréalistes.

En particulier, les plus jeunes agneaux, non sevrés, montraient des signes de faim et de souffrance. Certains n’ont pas survécu à ces conditions.

Outre ces infractions courantes et répandues, dénoncées année après année par les ONG de protection animale et les autorités de différents pays européens, d’autres pratiques illégales, plus localisées mais tout aussi cruelles, sont régulièrement dénoncées, comme  :

En outre, un rapport de la Commission européenne du 24 avril 2020 a épinglé les longs transports d’animaux par bateau depuis les pays de l’UE. Plus de la moitié des ports de l’UE (et également plus de la moitié des bateaux au départ de ces ports) seraient connus pour assurer de mauvaises conditions de transport aux animaux, « à risque » ou « à haut risque » pour le « bien-être animal »5.

Au-delà des frontières de l’UE, en 2019, un bateau surchargé de moutons échoué en mer Noire avait beaucoup marqué les esprits.

Aucune limite à la durée totale des trajets

Au sein de l’Union européenne, les transports d’animaux vivants sont encadrés par un règlement voté en 20046.

Ce règlement permet de transporter des agneaux à partir de l’âge d’une semaine sans limite de distance. (Seuls les agneaux de moins d’une semaine ne peuvent être transportés que sur 100 km.)

Les agneaux peuvent être transportés par plages de 19 h (entrecoupées d’une pause de 1 h avec abreuvement au bout de 9 h de trajet), avec entre chaque phase de transport de 19 h, un déchargement pour une durée de 24 h lors duquel ils doivent être abreuvés et nourris.

Les moutons adultes peuvent quant à eux être transportés par plages de 29 h (entrecoupées d’une pause de 1 h avec abreuvement au bout de 14 h de trajet), avec entre chaque phase de transport de 29 h, un déchargement pour une durée de 24 h lors duquel ils doivent être abreuvés et nourris.

La réglementation prévoit ainsi des temps de pauses dans les trajets, mais aucune limite ni à la durée ni à la distance totale des voyages.

En outre, lorsque le camion est en mouvement, soit pendant 9 h (respectivement 14 h) consécutives, les animaux n’ont généralement accès ni à l’eau ni à la nourriture.

Une pétition de grande ampleur relaye les demandes de L214 et 37 autres associations européennes adressées à la Commission européenne :

  • d’interdire les transports d’animaux de plus de 8 h ;
  • d’interdire les transports d’animaux par voies maritimes ;
  • d’interdire les exportations d’animaux vers les pays tiers.

Signez la pétition

pour stopper les longs transports d’animaux

Nous, signataires de cette pétition, rejoignons les revendications de 38 ONG et 42 eurodéputés et demandons à la Commission européenne :

  • d’interdire immédiatement les transports d’animaux de plus de 8 h ;
  • d’interdire immédiatement les transports d’animaux par voies maritimes ;
  • d’interdire immédiatement les exportations d’animaux vers les pays tiers.
 

    Merci d'avoir signé la pétition !

    Sources