Dans une interview donnée aux deux associations, un ex-gaveur indépendant sous contrat en 2003 avec Grimaud-Montfort, filiale d’Euralis, témoigne de ses relations avec le groupe ainsi que de l’état des animaux avant et après gavage. Preuves à l’appui, cet ex-gaveur lance son blog et dénonce, entre autres, l’obligation qui lui était faite de gaver des animaux déjà malades à leur arrivée dans son élevage.
* Euralis, principal groupe de production au niveau mondial, fournit le foie gras pour la quasi totalité des marques de distributeur ainsi que sous ses propres marques : Montfort, Rougié, Bizac, Pierre Champion…
Ce que montrent les images

Les canards sont enfermés dans des cages individuelles de 20 cm de large dans lesquelles ils ne peuvent même pas étendre une aile. Les bâtiments de gavage contiennent environ 1000 cages alignées en batterie.
Philippe Lapaque, ex-gaveur sous contrat avec Grimaud-Montfort, filiale d’Euralis

Le foie gras en France
Le foie gras est une production industrielle dominée par de grands groupes (Euralis Gastronomie, Delpeyrat et Labeyrie). Les petits producteurs, la filière courte, ne réalisent que 12 % de la production. Les oiseaux gavés sont à plus de 97% des canards et donc à moins de 3% des oies.
Quatre-vingts millions de canetons naissent chaque année en vue de produire du foie gras. Dès la sortie de l’oeuf, le sexage oriente la majorité des femelles vers la mort par gazage ou broyage. Le gavage des mâles débute à l’âge de 80 jours. La majorité d’entre eux (75 %) sont alors placés dans de minuscules cages individuelles. Les autres sont enfermés dans des cages ou parcs collectifs. Deux fois par jour, un tube est enfoncé jusqu’à leur estomac et jusqu’à 1 kg de pâtée de maïs leur est injectée en quelques secondes à l’aide de pompes pneumatiques ou hydrauliques. Au bout de 12 jours, s’ils ne sont pas morts avant, ils sont conduits à l’abattoir pour y être tués et transformés en foies, confits, et magrets.
Au terme de la période de gavage, le foie a atteint jusqu’à 10 fois sa taille normale. Les autres organes sont compressés, la régulation thermique est altérée, les oiseaux halètent, souffrent de diarrhées. De nombreuses pathologies se développent en raison du gavage (maladies du système digestif, déminéralisation des os) auxquelles s’ajoutent les blessures provoquées par le passage de l’embuc. Beaucoup d’oiseaux ne résistent pas à ce traitement et meurent avant la date d’abattage. La mortalité pendant la période de gavage est 6 fois plus élevée que pendant la période d’élevage qui la précède.
Contact presse, photos, images vidéo :
L214 (campagne Stop Gavage) : Sébastien Arsac (06 17 42 96 84) ou Brigitte Gothière (06 20 03 32 66) – [email protected]