Produire toujours plus : une fuite en avant
Dans l’élevage filmé en Loire-Atlantique, 23 500 poulets sont entassés dans un bâtiment de 1 500 m². Ils sont nourris au soja OGM importé, supplémenté d’antibiotiques. Des poulets malades agonisent de longues heures, avant de mourir au milieu des vivants.
Passés 35 jours d'engraissement, les poulets sont ramassés à la Chicken Cat, une machine qui les propulse dans des cages minuscules, puis direction l’abattoir.
Ce modèle, défendu par la FNSEA, va encore s’intensifier avec la loi Duplomb, qui double quasiment les seuils autorisant la création de méga-élevages sans étude préliminaire ni autorisation.
Philippe Grégoire, éleveur de bovins et fondateur du Samu social agricole, connaît bien le système. Il côtoie de nombreux agriculteurs broyés par ce système intensif. Pour lui, c’est une impasse : « Le produire plus, ça a toujours été leur discours à la FNSEA. C'est pas en grossissant les fermes qu'on va résoudre le problème. On sait que ça ne marche pas. On va juste réendetter des agriculteurs et détruire encore plus leur qualité de vie. »
Signer la pétition
Merci pour votre signature !
Dans l’élevage filmé en Loire-Atlantique, 23 500 poulets sont entassés dans un bâtiment de 1 500 m². Ils sont nourris au soja OGM importé, supplémenté d’antibiotiques. Des poulets malades agonisent de longues heures, avant de mourir au milieu des vivants.
Passés 35 jours d'engraissement, les poulets sont ramassés à la Chicken Cat, une machine qui les propulse dans des cages minuscules, puis direction l’abattoir.
Importer… et exporter : le grand écart
La FNSEA dénonce à grands cris l’importation de poulets étrangers. Mais elle promeut dans le même temps l’exportation massive de poulets français issus d’élevages intensifs. Résultat : la France importe plus de la moitié de sa consommation de poulet… tout en exportant 30 % de sa production.
Comme l’explique Philippe Grégoire, « on a voulu aller sur les marchés à l’exportation et piquer des parts de marché aux autres pays. Aujourd’hui, on est victimes de ce qu’on a provoqué. »
Mais les incohérences de la FNSEA ne s'arrêtent pas là.
Santé publique et soja OGM : d’autres incohérences
Dans l’élevage filmé, les poulets reçoivent du narasin, un antibiotique intégré en préventif à leur alimentation quotidienne. Interdit en Norvège, classé antibiotique par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il reste autorisé en France comme… simple additif. La plupart des poulets consomment du narasin en préventif, et peuvent être commercialisés en viande sans antibiotique. Cherchez l’erreur.
Leur alimentation repose aussi sur du soja OGM importé, responsable de déforestation massive. La France y participe largement en important chaque année 3,6 millions de tonnes de tourteaux de soja, dont plus de 60 % proviennent d’Amérique du Sud, pour approvisionner ses élevages. La filière poulet est la première filière animale consommatrice de soja (37 % de la production mondiale), suivie de la filière porcine (20,2 %).
La FNSEA, rouage central de ce système
Comme nous le montrons dans notre documentaire consacré à ce syndicat, la FNSEA se présente comme la voix des agriculteurs, mais elle défend avant tout un modèle intensif destructeur, qui condamne les animaux à des vies de souffrance, enferme les éleveurs dans l’endettement, et participe à la destruction de notre environnement.
Sortir de l’impasse
Il est urgent de bifurquer vers un autre modèle agricole. Nous devons :
- mettre en place des mesures miroirs pour aligner les importations sur les normes européennes,
- réduire de moitié le nombre d’animaux tués d’ici 2030, pour une véritable souveraineté alimentaire, comme nous le demandons avec le Sauvetage du siècle.
Pour retrouver toutes les mesures que nous proposons, rendez-vous sur le-sauvetage-du-siecle.fr
Vous avez envie d'augmenter votre impact en faisant un don ?
Aidez-nous à porter la voix des animaux et à obtenir des avancées pour eux.