Ce jeudi 23 octobre, L214 publie une enquête sur le broyage de poussins et de pintadeaux dans un couvoir des Deux-Sèvres. Aujourd’hui, seul le broyage des poussins issus de la filière des poules pondeuses est interdit. L214 demande la fin du broyage pour tous les oisillons et porte plainte contre le couvoir.
Les terribles images montrent des actes de cruauté
L’enquête révèle le broyage de millions de poussins et de pintadeaux chaque année au couvoir Boyé Accouvage à La Boissière-en-Gâtine, dans les Deux-Sèvres (Nouvelle-Aquitaine).
Les images sont terribles : au bout d’un tapis roulant, des oisillons tombent dans un broyeur qui les déchiquette vivants. Certains poussins subissent la cruauté d’un opérateur qui les écrase avec un balai raclette et les lance comme des balles dans le broyeur.
L214 porte plainte pour sévices graves et mauvais traitements auprès de la procureure du tribunal judiciaire de Niort.
Les images datent des mois d’août et septembre 2025.
Ressources libres de droits
- Vidéo de l’enquête sur Vimeo (téléchargeable) et sur YouTube
- Séquences brutes (téléchargeables – Timecode sous la vidéo)
- Site internet de l’enquête et pétition
- Galerie photos (libres de droits)
L214 et Sam Zirah appellent à la fin du broyage
L’animateur et producteur Sam Zirah s’associe à L214 pour demander la fin du broyage des oisillons à Annie Genevard, ministre de l’Agriculture.
→ Courrier adressé à Annie Genevard
→ Pétition à l’attention d’Annie Genevard
L214 demande aussi la fin du broyage à Olivér Várhelyi, commissaire européen à la Santé et au Bien-être animal de la Commission européenne, chargé de la modernisation de la législation sur le « bien-être des animaux ».
→ Courrier adressé à Olivér Várhelyi
Le broyage est interdit pour certains poussins
Depuis janvier 2023, le broyage des poussins est interdit, mais uniquement dans la filière des poules pondeuses (concerne les poussins mâles, non productifs). Le broyage a été remplacé par une technologie de détection du sexe des poussins avant l’éclosion : l’ovosexage.
Cette interdiction ne s’applique pas aux filières viande (poulets, pintades, dindes, canards).
Pour Sébastien Arsac, directeur des enquêtes :
« En 2023, le gouvernement et le Comité national pour la promotion de l’œuf annonçaient fièrement la fin du broyage des poussins mâles dans la filière des poules pondeuses. La communication centrée sur cette avancée a laissé de côté les millions d’oisillons broyés par les autres filières. Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture à l’époque, parlait d’une “avancée majeure en matière de bien-être animal” qui “répond à une attente forte de la part des citoyens, des consommateurs et des associations de protection animale”. Mais les citoyens et les consommateurs ont été induits en erreur, croyant cette pratique ignoble abolie ! Le gouvernement doit aller au bout de son initiative en remplaçant le broyage de tous les oisillons par le sexage dans l’œuf. »
Le sexage est responsable du broyage
Dans ce couvoir, des poussins et des pintadeaux sont broyés par milliers chaque semaine pour satisfaire les commandes des élevages de production de poulets de chair et de pintades de chair (filière viande).
Un million de poussins y éclosent chaque semaine, mais seule une partie sera livrée aux éleveurs. En effet, beaucoup d’élevages commandent uniquement des mâles ou uniquement des femelles.
Par exemple, le mardi 23 septembre ont été livrés dans quatre élevages de poulets 97 555 poussins femelles et 29 852 poussins mâles. Les 67 704 poussins mâles « en trop » ont donc été broyés vivants.
Le recours à des lots d’animaux de même sexe permet aux filières d’obtenir des groupes plus homogènes, répondant à des objectifs techniques et commerciaux1. Les mâles et les femelles n’ont pas la même croissance ni les mêmes débouchés : un poulet lourd femelle pèse jusqu’à 3,9 kg, contre 4,7 kg pour un mâle.
1. Réussir volailles / Ouest France / Ouest France.