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Nouvelle enquête : Sophie Marceau commente les images d’un élevage des Côtes-d’Armor

Le 20/05/2018

80 % des Français en attente d’un vote favorable de leur député

Ce dimanche, Sophie Marceau se joint à L214 pour présenter de nouvelles images d’enquête filmées en mars 2018 dans un élevage en cage de plus de 180 000 poules pondeuses, situé dans les Côtes-d’Armor. Images choquantes d’oiseaux privés de toute liberté dans un bâtiment sale.

→ Voir l’enquête

Élevage de poules des Côtes d'Armor

Sophie Marceau décrit les conditions de vie terribles des poules et souligne leur enfermement à vie dans une promiscuité éprouvante : « Ces oiseaux n’auront jamais connu le ciel, le soleil, ni même l’herbe. Seulement le contact dur et inconfortable du sol grillagé de leur cage. Dans ces cages surpeuplées, les poules sont privées de comportements essentiels comme explorer leur environnement, gratter le sol, étendre leurs ailes tout simplement… Dans cet élevage, de nombreuses poules meurent. Mais tous les corps ne sont pas ramassés et certains sont laissés dans les cages où ils finissent par se décomposer. D’autres sont même à l’état de fossile, gisant parmi les survivantes. »
Sur ces images, des cadavres de poules momifiés bloquent la circulation des œufs et l’état de saleté de l’élevage est manifeste. Clairement, l’inspection quotidienne obligatoire des poules n’est pas réalisée.

→ Voir et télécharger des images brutes

→ Voir et télécharger des photos de l’élevage

L’actrice et réalisatrice s’adresse ensuite aux députés : « Je veux particulièrement m’adresser à vous, Mesdames et Messieurs les députés : dans quelques jours, à l’Assemblée nationale, vous serez amenés à vous prononcer pour ou contre l’interdiction de l’élevage des poules en cage. Nous comptons sur vous pour mettre fin à ce supplice vécu chaque année par 33 millions de poules pondeuses. 90 % des Français souhaitent cette interdiction. Nous sommes donc très nombreux à demander des changements concrets pour limiter les souffrances des animaux dans les élevages, pendant les transports et dans les abattoirs. Individuellement, collectivement, nous devons agir car nous ne pouvons plus tolérer d’être complices de la maltraitance des animaux, contraire à nos valeurs, à notre éthique et au respect du vivant. »

Cette enquête fait suite à celles révélées lundi et jeudi concernant deux autres élevages de poules en cage, dont un sous contrat avec Matines.

→ Lire notre communiqué de presse du lundi 14 mai

→ Lire notre communiqué de presse du jeudi 17 mai

Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, « Au XXIe siècle, comment est-il encore possible d’enfermer des animaux dans de telles conditions ? Pourquoi cette situation scandaleuse perdure ? Mis à part le lobby des élevages intensifs qui défend son propre intérêt, un plan de sortie totale de l’élevage en cage des poules pondeuses est attendu par l’écrasante majorité des Français. Cette sortie doit passer par une inscription claire dans la loi, et pourra alors être accompagnée par les pouvoirs publics.
Scientifiques, personnalités, citoyens… le consensus est large dans notre société depuis des années. 80 % des Français souhaitent un engagement de leur député pour défendre les intérêts des animaux lors du vote en séance sur le projet de loi qui sera examiné à partir du 22 mai à l’Assemblée nationale. Seront-ils entendus ? Les animaux ont besoin d’un véritable soutien au Parlement. »

L214 a par ailleurs appelé l’ensemble des présidents de groupe à l’Assemblée nationale à demander un scrutin public ordinaire sur les amendements des articles 11 et 13 de ce projet de loi, pour permettre aux citoyens de connaître clairement le vote de leurs députés, comme les y autorise l’article 65 du Règlement de l’Assemblée nationale. Les citoyens pourraient ainsi connaître la nature du vote de leur député sur les amendements ayant un impact sur le sort des animaux.

Contacts presse

80 % des Français souhaitent un vote positif de leur député

L’examen du projet de loi sur l’agriculture et l’alimentation débutera mardi 22 mai. Des amendements seront déposés en séance publique, qu’il s’agisse de l’interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses, de l’instauration du contrôle vidéo en abattoir ou de la nécessaire végétalisation de l’alimentation.
80 % des Français considèrent qu’il est du devoir de leur député de voter favorablement les amendements défendant la condition animale, selon un sondage IFOP réalisé en mai 2018. Cette volonté concerne 90 % des personnes interrogées proches de la République en Marche, qui, elles, n’ont sans doute pas oublié la promesse de campagne du candidat Macron d’interdire la vente d’œufs de batterie d’ici 2022. En outre, ce sondage nous apprend que le désir d’une plus grande prise en compte des animaux dans la législation serait homogène parmi les répondants, qu’ils soient urbains ou ruraux, quelle que soit leur région, quelle que soit leur catégorie professionnelle. Voir une évolution positive de la condition des animaux est un souhait qui rassemble unanimement les Français.

→ Sondage IFOP, mai 2018.

Des propositions réalistes et concrètes

L’opinion publique demande des limites à ce qu’il est permis de faire endurer aux animaux. 88 % des Français considèrent que la protection des animaux d’élevage devrait être renforcée (Eurobaromètre 2016).
Qu’ils souhaitent mettre un terme à l’élevage et à l’abattage des animaux ou continuer à consommer des produits animaux, l’ensemble des citoyens se rejoint sur ce constat : la façon dont les animaux sont traités est inacceptable dans bien des cas : cages pour les poules pondeuses ou les lapins, castration à vif des porcelets, broyage ou gazage des poussins et des canetons, asphyxie des cochons au dioxyde de carbone, abattage sans “étourdissement” et bien d’autres pratiques routinières de l’industrie de la viande, du lait ou des œufs. Dans un sondage, commandé par Interbev (interprofession des professionnels du bétail), 89 % des Français pensent qu’il faut manger moins de viande (IPSOS, 2017) : nos députés sont pourtant encore peu nombreux à soutenir la présence de choix alternatifs tels que des menus végétariens ou vegan dans la restauration collective.
L214 a proposé aux parlementaires 15 mesures concrètes pour engager cette transition souhaitée par tous et espère qu’elles seront présentées, défendues et votées la semaine prochaine lors de l’examen en séance publique du projet de loi issu des États généraux de l’alimentation.

→ Enquêtes d’opinion sur la condition animale

→ 15 mesures pour une transition agricole et alimentaire

Vote au Parlement à partir du 22 mai

Après examen en commission des affaires économiques, le projet de loi Agriculture : équilibre des relations commerciales dans le secteur agroalimentaire contient un chapitre nommé « Respect du bien-être animal », l’article 13, vide de mesures sur les conditions de vie, de transport ou de mise à mort des animaux. L’article 11, quant à lui, concerne la restauration collective et n’incite pas à revoir à la baisse la quantité de protéines animales présente dans les assiettes.
Les amendements favorables aux animaux déposés lors de l’examen en commission en avril dernier ont tous été rejetés par le rapporteur et le ministre de l’Agriculture.
D’autres amendements seront déposés en séance publique, qu’il s’agisse de l’élevage en cage des poules pondeuses, du contrôle vidéo en abattoir ou de la végétalisation de l’alimentation. « Nous espérons que les images dévoilées cette semaine et la mobilisation citoyenne amèneront les députés à prendre des décisions basées sur l’éthique, le bon sens et l’écoute des citoyens plutôt que de rester dans un statu quo dicté par des filières d’élevage », déclare Brigitte Gothière, cofondatrice de L214.

Label « Œufs de France » : 69 % de poules en cage

Les producteurs d’œufs viennent de lancer une vaste campagne de communication : « Œufs de France ». Quelle est la différence entre un œuf français et un œuf provenant d’un autre pays européen ? Aucune, ni pour les poules, ni pour les consommateurs, si ce n’est une plus grande probabilité que ce soit un œuf de poule en batterie. En effet, sur 48,6 millions de poules pondeuses en France, 69 % (soit 33,6 millions) sont détenues dans des cages pendant un an avant d’être jugées inutiles et envoyées à l’abattoir. En Europe, la moyenne est à 58 % et de plus en plus de pays européens s’engagent à interdire l’élevage en cage à moyen terme : cette interdiction sera effective en Autriche en 2020 et en Allemagne en 2025. En Suisse, l’élevage en cage est interdit depuis 1992. En Wallonie, le ministre du Bien-être animal vient d’annoncer l’interdiction des cages pour 2028.
Quid des contrôles en France ? Le Canard enchaîné révélait dans son édition du 16 août 2017 que seuls 677 œufs sur 14,3 milliards avaient été contrôlés en 2016. Pas de quoi faire cocorico !

Les Français favorables à l’interdiction totale

Aujourd’hui, 90 % des Français se montrent favorables à l’interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses (sondage YouGov 2018), soit 32 points de plus qu’en 2013 (sondage OpinionWay 2013).
L’arrêt de l’élevage en cage des poules pondeuses a été plébiscité par le public lors des consultations des États généraux de l’alimentation (second dans le TOP 10 des propositions des organisations).
21 organisations de défense des animaux et un collectif d’universitaires, d’artistes et de personnalités ont demandé au président de la République que l’interdiction totale de l’élevage des poules en cage soit inscrite dans la loi qui sera présentée au Parlement à partir du 22 mai.
En France, seule une poignée de producteurs d’œufs de poules élevées en cage sont favorables à ce type d’élevage… Ils sont malheureusement un lobby puissant.

Les filières à la manœuvre

La disparition des œufs de poules en cage est une promesse de campagne du candidat Macron, renouvelée à Rungis en octobre 2017 en tant que président de la République. Un amendement (CD256) a même été déposé en ce sens par la majorité lors de l’examen en commission du développement durable. Le gouvernement fait cependant marche arrière et refuse d’inscrire une interdiction dans la loi : il invoque le plan de filière (non contraignant) et sa confiance dans les déclarations des interprofessions.

Tweet aviculteurs

Faire confiance à la profession ?

Flash-back : en 2012, la filière a investi massivement dans les cages alors que les indicateurs étaient clairs sur l’impasse de cette production à moyen terme (engagements institutionnels ou privés dans les autres pays européens et mise en demeure de la France par la Commission européenne de respecter la décision prise en 1999 d’interdire les cages « non aménagées »).

Plan de filière ?

Dans le plan proposé par la filière suite aux États généraux de l’alimentation, il est lucidement noté que l’interprofession « n’est pas directement ouverte aux problématiques de l’aval ». En d’autres termes, la filière ne prend pas en compte les évolutions de ses parties prenantes (entreprises clientes, consommateurs).
Pourtant, les professionnels eux-mêmes reconnaissent le rejet massif des œufs de poules en cage de la part des consommateurs. Ils indiquent ainsi, dans leur plan de filière, qu’à horizon 2022 :
    – « la demande pour les segments “coquille” sera largement en faveur des productions alternatives,
    – environ 50 % des ovoproduits français seront fabriqués à partir d’œufs alternatifs. »
Autrement dit, les professionnels prévoient que, à l’horizon 2022, 75 % de la demande sera sur des œufs hors cage, mais maintiennent un objectif de seulement 50 % de poules en élevages alternatifs d’ici à 2022.

Le chantage à l’emploi

69 % de la production totale d’œufs est issue d’élevages en cage et ne représente que 380 exploitations. La production restante (soit 31 %, en élevages dits « alternatifs ») représentent 1 660 exploitations, selon le Centre national de promotion de l’œuf (CNPO). La production d’œufs de poules dans des élevages dits « alternatifs » génère entre 3 et 6 fois plus d’emplois que lorsqu’elle est issue d’élevages en cage (Institut technique de l’aviculture, 2015, p. 10). L’interdiction des cages est donc une mesure favorable à l’emploi.

Le contrôle vidéo en abattoir

Autre promesse du candidat Macron : « La vidéosurveillance dans les abattoirs, selon des modalités inspirées de la proposition de loi Falorni, sera mise en place. » 85 % des Français y sont favorables (IFOP 2017). Absente du projet de loi.

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