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Condamnation d’un employé et de l’exploitant pour l’abattoir du Vigan


Des faits reconnus comme des délits

28 avril 2017 – Le tribunal correctionnel d’Alès a rendu son jugement. L’employé filmé en train de s’amuser à électrocuter des moutons, et projetant violemment des animaux contre des barrières est condamné à une interdiction d’exercer dans un abattoir pendant 5 ans. Il se voit aussi condamné à 8 mois de prison avec sursis et à une amende de 2000 € pour 17 contraventions. « La difficulté de ce métier – la fatigue, le stress – peut en partie expliquer les comportements illégaux, mais ne les excuse pas », avait déclaré le procureur durant le procès.

« Ce dossier n’est pas seulement celui de dérapages d’opérateurs, mais aussi d’un manque de vigilance sur les règles d’abattage (…) et sur le matériel défaillant» , avait estimé le procureur : la communauté de communes exploitant l’abattoir est reconnue coupable de 5 contraventions pour un montant de 3750 €. Reste à déterminer la responsabilité des services vétérinaires qui ne peut être jugée que devant un tribunal administratif : à suivre.

Les images de l'abattoir du Vigan

Le site dédié à l’enquête menée à l’abattoir du Vigan

Le Monde : la justice sanctionne pour la première fois un ouvrier d’abattoir pour des actes de cruauté

Rendre justice aux animaux ?

Ces condamnations ne rendront jamais justice aux animaux qui ont souffert et perdu la vie à l’abattoir du Vigan. Et comment ne pas se désoler d’une peine aussi légère pour l’exploitant, dont l’abattoir présentait de graves manquements structurels et qui fut incapable de prévenir le comportement délictueux de son employé.

Cependant, la reconnaissance, pour la première fois, de la commission d’actes de cruauté et de sévices graves dans un abattoir par un employé, et de la violation des règles de protection des animaux par l’exploitant d’un abattoir est une avancée de la prise en compte par la justice des souffrances subies par les animaux dans ces lieux si hostiles, ces animaux oubliés de tous et laissés à l’abri des regards.
C’est un signal très fort pour les procès à venir des abattoirs d’Alès, de Mauléon-Licharre et des autres abattoirs dont nous avons montré les images l’an dernier.

Les images diffusées par L214

Une responsabilité collective

Si la responsabilité portée par l’ouvrier condamné est indéniable, il ne faudrait pas qu’elle serve à évacuer la responsabilité portée collectivement : les actes révélés à l’abattoir du Vigan et les souffrances silencieuses subies par les animaux dans tous les autres, sont la conséquence d’une société qui accepte la mise à mort de 3 millions d’animaux chaque jour, sans nécessité.

Le meilleur moyen d’exprimer notre refus de cette violence est de refuser qu’elle parvienne jusqu’à nos assiettes et de continuer sans relâche à œuvrer pour que le massacre cesse.