Dans une enquête réalisée au drone sur plusieurs dizaines de sites et publiée ce jour, L214 illustre l’ampleur de l’élevage intensif en France. Des exploitations d’élevage intensif ont été observées dans chaque région. 1 % des exploitations concentrent à elles seules 50 % des animaux élevés en France1. L214 appelle les députés de toutes les circonscriptions à s’engager en faveur d’un moratoire sur les élevages intensifs en signant la charte du Sauvetage du siècle.
L’élevage intensif, la réalité de la majorité des animaux en France
Les images issues de la dernière enquête signée L214 sont sans appel : des sites d’élevage intensif ont été observés dans toutes les régions de l’Hexagone.
Parmi ces régions, la Bretagne et les Pays de la Loire sont particulièrement concernés. Les images de l’enquête montrent notamment la plus grosse exploitation porcine de France, dans le Finistère (29), avec plus de 20 000 cochons sur place, ainsi que le plus gros élevage de poulets de chair, situé en Mayenne (53), où 2 millions de poulets sont envoyés à l’abattoir chaque année. La région des Pays de la Loire comptabilise quant à elle plus de 78 millions d’animaux dans ses élevages.
Pour autant, l’élevage intensif est aussi implanté dans le reste du territoire comme en attestent les images. En région Grand Est, 1 % des exploitations concentrent à elles seules 65 % des animaux élevés dans la région. En Île-de-France, 6 exploitations concentrent plus de 60 % des animaux.
A l’échelle nationale, ce sont près de 172 millions d’animaux sur plus de 330 qui sont détenus par 1 % des exploitations françaises.
Cela se traduit par des conditions de vie déplorables dans ces élevages. Les images révèlent des cochons morts gisant dans une benne tels des déchets dans un élevage d’Auvergne-Rhône-Alpes, d’autres frappés dans un élevage du Grand Est, plus de 2000 bovins enfermés avec leur fumier au sol dans un élevage de Nouvelle-Aquitaine ou encore 3 millions de daurades et bars entassés chaque année dans un élevage de poissons en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Pour ces animaux, ces sites sont le symbole d’une vie d’enfermement, parqués avec des milliers de congénères dans des conditions insalubres.
Ressources libres de droits
- Vidéo de l’enquête sur YouTube
- Site internet de l’enquête
Les députés face à leur responsabilité : une action politique nécessaire contre l’élevage intensif
Pour sortir de ce système mortifère, une réduction de la consommation de viande est impérative. C’est ce que propose L214, avec un objectif de réduction de moitié du nombre d’animaux tués pour la consommation en France d’ici 2030, l’une des mesures de la charte Sauvetage du siècle adressée aux députés.
Une telle réduction ne peut – et ne doit – pas reposer uniquement sur les citoyens. Une volonté politique est nécessaire pour infléchir la tendance de consommation de viande repartie à la hausse en 2024 (Agreste, 2025).
Ce samedi 15 novembre, L214 se mobilisera dans 34 villes partout en France et invitera les habitants à écrire directement à leurs députés pour exiger leur engagement en faveur d’un moratoire sur les élevages intensifs.
→ Consulter la charte d’engagement du Sauvetage du siècle pour les députés
Pour Sébastien Arsac, directeur des enquêtes de L214 : « Les images de notre dernière enquête et les chiffres officiels le prouvent : l’élevage intensif est la norme pour une écrasante majorité d’animaux élevés en France. Il est urgent de sortir de ce système d’exploitation qui ne profite qu’à quelques-uns et broie chaque jour des milliers d’animaux. »
Pour Arthur Bonneville, chargé d’affaires publiques à L214 : « Les députés ont un rôle déterminant à jouer pour amorcer la sortie de l’élevage intensif, souhaitée par 8 Français sur 10. Soutenir un moratoire sur ces élevages est une première étape indispensable, à la hauteur des attentes citoyennes. Les préconisations scientifiques et les aspirations de la société convergent : il est temps de tourner la page de l’élevage intensif. Il ne reste plus qu’à nos élus de faire preuve de volonté politique pour accompagner le changement de cap qui s’opère dans la société française. »
1 Les chiffres reposent sur les capacités maximales autorisées pour chaque élevage, le nombre d’animaux effectivement détenus n’étant pas disponible. Ces autorisations reflètent toutefois les volumes visés par les exploitants et offrent un bon indicateur de la concentration des animaux en élevage. Plus d’informations sur les sources et la méthode de calcul.
