L’association se réjouit que E.Leclerc sorte enfin du silence (même pour tenter de faire taire L214)
Après la tenue d’actions devant une trentaine de magasins E.Leclerc pour dénoncer le refus de l’enseigne de s’engager contre les pires pratiques d’élevage des cochons, E.Leclerc a adressé une mise en demeure à L214. Elle exige la suppression de toute allusion à E.Leclerc sur les supports de communication de l’association et la cessation immédiate de ses actions de sensibilisation. L214 n’a pas l’intention de s’y plier et invite plutôt E.Leclerc à reprendre le dialogue sur les conditions d’élevage des cochons.
Une démarche qui rompt un silence de 2 ans
Depuis plus de deux ans, L214 appelle E.Leclerc à s’engager à respecter les critères du Pig Minimum Standards (PMS).
Suite à un premier échange en 2023, et malgré plusieurs sollicitations, E.Leclerc ne répond plus aux demandes de l’association sur le PMS. Face à ce silence, L214 a décidé d’alerter l’opinion publique sur les pratiques de E.Leclerc et s’est mobilisée pour encourager l’enseigne à s’engager à tourner le dos aux pires pratiques de l’élevage intensif des cochons. En un an, L214 a publié une série d’enquêtes sur 10 élevages approvisionnant E.Leclerc. Les images sont accablantes.
→ Enquête en mars 2024 sur l’élevage de Malansac
→ Enquête de septembre 2024 sur l’élevage de Saint-Carreuc
→ Enquête de mars 2025 sur 8 élevages approvisionnant E.Leclerc
Ce que L214 demande à E.Leclerc : le strict minimum
Après la publication en mars 2025 d’une enquête dévoilant des dysfonctionnements structurels et des pratiques illégales dans 8 élevages fournissant E.Leclerc, l’enseigne a affirmé par voie de presse mettre « le bien-être animal au cœur de ses préoccupations » tout en prétextant que le Pig Minimum Standards était irréalisable pour les éleveurs « dans sa forme actuelle ».
L214 a fait un pas vers l’enseigne en demandant à E.Leclerc de s’engager sur un nombre limité de critères du Pig Minimum Standards et dont la faisabilité ne peut être contestée. Il s’agit de s’approvisionner, d’ici 2030, uniquement auprès d’élevages :
- respectant la réglementation en vigueur (fin des mutilations systématiques, de la castration sans anesthésie des porcelets et enrichissement de l’environnement des cochons) ;
- ne recourant plus aux cages pour les truies.
Ces critères constituent aujourd’hui le strict minimum pour réduire les souffrances des cochons dans les élevages intensifs. Par ailleurs, il s’agirait d’une réponse aux attentes des citoyennes et des citoyens : en effet, 85 % des Français s’opposent à l’élevage en cage des truies reproductrices. À l’heure actuelle, 80 000 personnes ont signé la pétition de L214 adressée à E.Leclerc.
La menace d’une procédure-bâillon pour empêcher L214 d’informer les consommateurs
Par cette mise en demeure, E.Leclerc souhaite empêcher L214 de faire son travail et maintenir les consommateurs dans l’ignorance sur les méthodes d’élevage pratiquées pour ses produits.
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de l’association L214 :« Après deux ans de silence, enfin une réponse de E.Leclerc ! Mais l’enseigne semble avoir le stylo plus prompt pour les mises en demeure que pour répondre à des demandes élémentaires sur les conditions d’élevage des cochons…
Avec cette mise en demeure, E.Leclerc cherche à détourner l’attention des conditions d’élevage infligées aux cochons : des porcelets mutilés à vif, des truies enfermées plus de la moitié de leur vie dans des cages en métal, des pratiques qui choqueraient n’importe qui si elles étaient rendues visibles en rayon de supermarché.
En s’en prenant à L214 plutôt que de s’engager pour faire évoluer ses pratiques, E.Leclerc choisit l’intimidation plutôt que la responsabilité. Pourtant, ce que nous demandons est loin d’être irréalisable : garantir que d’ici 2030 ses produits ne proviennent plus d’élevages qui enfreignent la réglementation ou qui enferment des truies dans des cages.
Les consommateurs ont le droit de savoir ce qu’il se passe dans les élevages qui fournissent E.Leclerc et ce n’est pas une mise en demeure qui empêchera L214 de continuer à alerter l’opinion publique. »