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Porcelets claqués à mort : L214 entame un recours contre l’État

La préfecture ne bougera pas.

Le jeudi 5 octobre dernier, L214 révélait les pratiques violentes et illégales d’un élevage intensif de Corbeil (Marne) exploité par un élu de la commune et où travaille la maire de Corbeil : claquage des porcelets, castration à vif, coupe des queues systématique, animaux malades non soignés, cadavres en décomposition avancée, environnement insalubre… La pétition demandant la fin du claquage des porcelets et de toute forme de castration a déjà récolté 86 000 signatures.

À l’issue, la préfecture de la Marne avait réalisé un contrôle de l’élevage.

Le préfet a publié ce mercredi 18 octobre des extraits de son rapport de contrôle qui conclut à « l’absence d’écarts avec la réglementation » et « à la bonne tenue de l’élevage et à la conformité globale des pratiques ». L’éleveur étant passé aux aveux au sujet de la castration à vif des porcelets, la préfecture n’a pas pu fermer les yeux sur cette infraction : « L’élevage ayant reconnu avoir procédé à la castration à vif des porcelets courant 2022 et jusqu’en août 2023, le préfet a mis en demeure l’élevage d’y remédier durablement » et « Un nouveau contrôle sera réalisé prochainement » (source préfecture à l’AFP).

Cette situation montre que les services vétérinaires d’État sont incapables d’identifier des infractions majeures. Sans les vidéos de L214, ces pratiques illégales n’auraient pas été identifiées et auraient duré encore des années.

Même pour la castration à vif reconnue par les exploitants, la préfecture se contente d’un simple courrier de mise en demeure sans dresser de procès-verbal, alors même que l’infraction perdure depuis 2022.

Quant au claquage des porcelets, à la coupe systématique des queues et à l’absence de soin aux animaux malades, qui sont des infractions graves et facilement repérables, la préfecture ferme les yeux et ne les sanctionne pas. L’association attend une position forte du parquet, gardien de l’application de la loi, et qui ne soit pas tenue par des conclusions volontairement parcellaires qui préservent les intérêts des exploitants au détriment des animaux….

Par conséquent, L214 annonce entamer un recours contre l’État pour manquement à sa mission de contrôle dans cet élevage. L’association saisira le tribunal administratif de Châlon-en-Champagne pour faire juger les carences fautives des services vétérinaires de la Marne.

Sébastien Arsac, porte-parole de L214 : « Cet élevage est en infraction depuis des mois pour la castration à vif des porcelets pour ne citer qu’un exemple. Comment alors obtenir des améliorations dans les pratiques d’élevage si ceux qui sont censés faire respecter la réglementation se défaussent ? En France, un élevage est contrôlé en moyenne une fois tous les 100 ans par les services vétérinaires. Les intérêts des filières de production animale priment sur les intérêts des animaux, c’est pourquoi les services de l’État minimisent ou tentent d’étouffer nos enquêtes. Pourtant, déjà condamné par la justice à 3 reprises cette année pour manquement à ses missions de contrôles vétérinaires, l’État ferme une nouvelle fois les yeux et bafoue les lois minimales de protection des animaux. Une honte. »


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