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Procès à Brest le 1er avril : L214 sur le banc des accusés face à Laïta

Le 30/03/2022

Le cofondateur de L214 encourt 1 an de prison et 45 000 € d’amende pour avoir enquêté sur la filière de veaux de la société Laïta

Ce vendredi 1er avril, le travail d’enquête de L214 sera au cœur d’un procès qui se tiendra au tribunal correctionnel de Brest à partir de 8 h 30. En octobre 2019, L214 a diffusé les images de trois élevages intensifs de veaux ainsi qu’une vidéo tournée au centre de tri de veaux laitiers de la société Ouest Élevage, filiale de Laïta, situé sur la commune de Ploudaniel dans le Finistère.
L214 et Sébastien Arsac, son directeur des enquêtes, se retrouvent sur le banc des accusés pour avoir enquêté et diffusé des images sans le consentement des propriétaires des exploitations. Sébastien Arsac risque jusqu’à 1 an de prison et 45 000 € d’amende. L’association risque quant à elle jusqu’à 225 000 € d’amende.

C’est ainsi le cœur même du travail d’enquête et d’information de L214 qui est visé. Sans ces images, le débat public autour du traitement des animaux dans les élevages intensifs ne pourrait plus que se baser sur la communication de mastodontes de l’agroalimentaire (Laïta appartient au groupe Even : 2 milliards de chiffre d’affaires) qui ont tout intérêt à maintenir le système tel qu’il fonctionne.

Les images collectées par les lanceurs d’alerte en contact avec L214 ont permis de mettre en évidence des maltraitances au centre de tri de Ouest Élevage (coups de pied et de poing sur les veaux) que la direction n’avait pas détectées, ou qu’elle a laissé faire. Au cours de l’audition par la gendarmerie, un intérimaire déclare qu’on lui a expliqué que « cela coûtait trop cher de les soigner. »
L214 a porté plainte contre le centre de tri et 3 élevages, plaintes (pour sévices graves et mauvais traitements sur animaux) qui seront aussi au cœur du procès.

Les images diffusées par L214 ont aussi mis en évidence le calvaire des veaux dans les élevages d’engraissement où ils sont enfermés pendant plus de 5 mois dans des espaces exigus, sans accès à l’extérieur, sur un sol dur sans litière, avant d’être envoyés à l’abattoir.

Sébastien Arsac est accusé d’intrusion, alors que son seul tort est d’être allé sur le terrain à la rencontre des lanceurs d’alerte, pour s’assurer de la fiabilité des témoignages reçus. Il sera d’ailleurs démontré au cours du procès qu’une partie des images ont été tournées sur des périodes où il ne se trouvait même pas en Bretagne.

→ Revoir l’enquête de L214 chez Ouest Élevage (2019)

→ Lire le communiqué de presse de l’enquête (2019)

→ Voir et télécharger des images brutes (libres de droits)

→ Voir et télécharger des photos de l’enquête (libres de droits)

L’élevage intensif : un débat d’intérêt général

En France, plus de 80 % des animaux abattus proviennent de systèmes intensifs, c’est-à-dire d’élevages où les animaux sont entassés dans des bâtiments fermés sans aucun accès à l’extérieur.
Cette triste situation est très éloignée des attentes des Français, qui sont 85 % à être favorables à l’interdiction de l’élevage intensif (janvier 2022, Ifop pour 30 Millions d’Amis). Cette demande d’interdiction est portée sans grande disparité, quels que soient le lieu d’habitation, l’âge ou la tendance politique des personnes interrogées.

La question animale a investi le champ politique, et la condition des animaux dans les élevages fait régulièrement l’objet de débats. À l’approche de l’élection, L214 a lancé sur son site Politique & Animaux une page spéciale élection présidentielle qui analyse les propositions, bilans et prises de parole des candidates et candidats et établit un classement en fonction de leurs engagements pour les animaux.

→ Le classement des candidats à l’élection présidentielle

Des images qui dérangent

Pour Sébastien Arsac, directeur des enquêtes de L214 : « Ce procès est symptomatique de l’attitude fermée des filières d’élevage, qui savent parfaitement que montrer les images de maltraitance des animaux fait vivement réagir l’écrasante majorité des Français et des Françaises. D’ailleurs, tant que les images ne sont pas diffusées, les exploitations visées n’ont aucun préjudice à revendiquer. C’est la diffusion des images qui constitue leur seule inquiétude. CQFD ! Nous continuerons d’enquêter sur les pratiques quotidiennes et de rendre publiques ces informations, parce que tout le monde a le droit de savoir comment sont traités les animaux. »

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