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L’enfer du transport des veaux nourrissons

Le 03/05/2019

L214 et Eyes on Animals portent plainte pour actes de cruauté contre un centre de transit près du port de Cherbourg

Les associations L214 et Eyes on Animals dévoilent aujourd’hui les images d’une enquête sur le long transport des veaux nourrissons*. L’enquête, menée en février et mars 2019, s’est concentrée sur le transport de veaux nés en Irlande et transportés pendant plus de 50 heures à destination d’élevages intensifs aux Pays-Bas.

Au cours du voyage, en France, les veaux sont déchargés dans un centre de transit près du port de Cherbourg. Filmées en caméra cachée, les images montrent la violence avec laquelle sont manipulés les veaux, recevant de multiples coups de bâtons à la tête et des coups de pied. Un employé saute même à pieds joints et à plusieurs reprises sur un veau qu’il a projeté au sol. L214 et Eyes on Animals portent plainte pour actes de cruauté.

Enquête sur le transport de veaux nourrissons

→ Voir la vidéo d’enquête (3 min)

→ Lire le dossier complet de L214

L’enquête révèle également de terribles conditions de transport pour ces veaux âgés de 2 à 3 semaines. Ils sont affaiblis par le voyage, affamés et assoiffés du fait de l’absence de systèmes d’alimentation adaptés à bord des camions.

En 2018, l’Irlande a exporté plus de 100 000 veaux nourrissons, principalement à destination de l’Espagne et des Pays-Bas. En 2018, plus de 1 300 000 veaux nourrissons ont été transportés entre pays européens.

Face à cette situation, L214 et Eyes on Animals appellent la Commission européenne à légiférer pour interdire le transport d’animaux non sevrés.
À quelques semaines des élections européennes, les associations interpellent également les candidats aux élections de leurs pays respectifs et les invitent à inscrire cette mesure à leur programme.

Sébastien Arsac, cofondateur de l’association L214, déclare : « Le transport de veaux nourrissons sur de longues distances est intolérable. Ces veaux, à peine sortis du ventre de leur mère, subissent plus de 50 heures de transport dans des conditions terribles : entassés à 300 dans des bétaillères à 3 niveaux, assoiffés, manipulés avec violence, ils vivent un véritable enfer. L’Union européenne doit mettre un terme au transport des veaux non sevrés et des autres animaux nourrissons. En tant que consommateurs, nous pouvons directement agir en remplaçant au maximum les produits laitiers par des alternatives végétales. »

En février 2019, L214 et Eyes on Animals ont publié La Face cachée de nos assiettes aux éditions Robert Laffont : un chapitre du livre est consacré au transport des veaux non sevrés.

→ Voir la vidéo d’enquête (3 min)

→ Lire le dossier complet de L214

→ Voir et télécharger des images brutes (13 min)

→ Voir et télécharger des captures photo de la vidéo d’enquête

* Veaux nourrissons, appelés aussi veaux non sevrés : veaux âgés de quelques jours ou semaines seulement, qui se nourrissent encore de lait.

Vous pouvez retrouver les sources des chiffres donnés dans ce communiqué de presse dans le dossier complet de cette enquête.

L’enquête menée par L214 et Eyes on Animals

En mars 2019, quatre équipes de Eyes on Animals et L214 ont enquêté sur les conditions de transport de veaux nourrissons exportés depuis l’Irlande jusqu’aux Pays-Bas. 23 bétaillères se trouvaient à bord du ferry de la compagnie Stena Line, parti le 14 mars 2019 à 21h30 du port de Rosslare, et arrivé le 15 mars 2019 à 16h20 au port de Cherbourg. 10 de ces 23 camions ont déchargé les veaux au poste de contrôle de Tollevast situé à une dizaine de kilomètres du port de Cherbourg.

Cruauté au centre de transit de Tollevast, près de Cherbourg

Au centre de transit de Tollevast, de nombreux veaux sont saisis par les oreilles et traînés jusqu’aux mangeoires. À plusieurs reprises, un salarié s’appuie de tout son poids sur la tête des veaux pour les forcer à s’abreuver. D’autres veaux sont violemment jetés au sol. Beaucoup se voient asséner des coups de bâton à la tête, certains reçoivent des coups de pied. Un des veaux est même piétiné par un salarié qui lui saute dessus à pieds joints après l’avoir jeté à terre. Les images montrent aussi un veau gravement blessé, se traînant à l’aide de ses pattes avant pour se déplacer, après avoir reçu des coups.

→ Voir les images du centre de transit (2 min)

Le commerce des veaux nourrissons en Europe

L’Irlande compte presque autant de vaches que d’habitants. Elle exporte une grande partie de sa production. En 2017, elle a exporté 90 % de sa viande bovine, ainsi que 196 200 bovins vivants, dont 101 800 veaux nourrissons, 66 500 broutards et 27 900 bovins finis.
En 2018, 1 305 549 veaux nourrissons ont été transportés entre pays européens. Parmi les veaux qui transitent au sein de l’Union européenne, la majorité part d’Allemagne, de France, de Pologne ou d’Irlande pour être engraissés notamment aux Pays-Bas, en Italie ou en Espagne.
La France est au cœur du transport de veaux nourrissons. En 2018, elle a exporté 247 478 veaux de moins de 80 kg vers l’Union européenne, très majoritairement vers l’Espagne (233 534 veaux) puis vers l’Italie (13 131 veaux).

L’enfer des centres d’engraissement

Les Pays-Bas ont la plus grande densité de veaux au monde. Ils ont été les pionniers de l’engraissement intensif de veaux sur caillebotis, et s’y sont progressivement spécialisés. Ils ont d’abord commencé à engraisser les veaux issus de leur propre industrie laitière, puis se sont mis à en importer depuis toute l’Europe.
Ils ont importé 643 740 veaux nourrissons en 2018, principalement d’Allemagne, de Belgique, et d’Irlande. Ils les engraissent dans des élevages spécialisés, les abattent, puis réexportent 95 % de la viande de veau obtenue, dont 80 % vers l’Italie, la France et l’Allemagne.

Le Parlement européen réclame l’interdiction du long transport des veaux nourrissons

Le 14 février 2019, les députés européens ont voté une résolution demandant à ce que « les voyages des animaux non sevrés soient limités à une distance maximale de 50 km et à une durée maximale d’une heure et demie, compte tenu de la difficulté d’assurer le bien-être des animaux non sevrés durant leur transport. »

La viande de veau, sous-produit de l’industrie laitière

Les veaux engraissés pour leur chair sont issus d’élevages laitiers dans la majorité des cas. Ceux-ci les considèrent comme des « déchets », des « sous-produits », car pour produire du lait, une vache laitière doit donner naissance à un veau chaque année. Seule une partie des veaux femelles est gardée pour renouveler le cheptel, les éleveurs se débarrassent de tous les autres (mâles et femelles).
Les veaux, âgés de 8 jours à 3 semaines, sont vendus pour quelques dizaines d’euros aux engraisseurs (de 60 à 140 euros environ, 89 euros en moyenne au sein de l’Union européenne).

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