Faire un don

L214

éthique & animaux

Espace presse
Faire un don

Mettre fin aux subventions à l’élevage, l’aquaculture et la pêche

Texte intégral de la proposition 2412

La consommation de produits animaux a connu une croissance exponentielle au cours des dernières décennies. Cette croissance ne répond a aucune nécessité sur le plan nutritionnel.


L’élevage (d’animaux terrestres et aquatiques) et la pêche bénéficient du soutien de l’UE, à la fois sous forme d’aides directes et indirectes (telles que les aides à l’achat d’aliments pour animaux ou à la transformation des produits de la pêche). En 2007 par exemple, les aides directes à l’élevage d’animaux terrestres se sont élevées à plus de 3,5 milliards d’euros.

Voici pourquoi ces aides doivent disparaître :

  1. L’UE reconnaît que les animaux sont des êtres sensibles et inscrit le bien-être animal parmi ses objectifs. Parallèlement, elle favorise le développement de pratiques dont la conséquence est de faire souffrir et de tuer des animaux, sans nécessité. Une situation d’autant plus choquante que nombre d’études réalisées dans le cadre d’instances européennes sur les conditions d’élevage, transport et mise à mort des animaux révèlent l’ampleur dramatique des atteintes à la santé et au bien-être des animaux destinés à la consommation, et qu’on sait pertinemment que les directives et recommandations en vigueur visant à protéger ces animaux sont mal appliquées.
  2. L’élevage et la pêche comptent parmi les toutes premières causes de dégradation de l’environnement et d’accaparement de ressources naturelles limitées et/ou épuisables. La pêche vide les océans de ses habitants. L’élevage porte une lourde responsabilité dans l’émission de gaz à effets de serre et la pollution des eaux… Les productions animales consomment beaucoup plus d’eau et d’énergie que les productions végétales d’apport nutritif équivalent. L’élevage contribue de façon directe et indirecte à la déforestation, la désertification, l’érosion des sols, la disparition ou l’appauvrissement de l’habitat et des ressources nécessaires à la vie de la faune sauvage.
  3. En septembre 2008, la FAO chiffrait à 923 millions le nombre d’humains souffrant de la faim. Alors que presque un milliard de personnes n’ont pas les moyens de se procurer en quantité suffisante les denrées alimentaires de base (céréales et légumineuses notamment), le tiers des terres arables de la planète est utilisé pour produire l’alimentation des animaux d’élevage. L’UE participe largement à ce phénomène, non seulement sur son propre territoire, mais dans le reste du monde, à travers ses importations massives de produits destinés à l’alimentation animale (le soja par exemple). Des humains privés de nourriture d’un côté, des animaux engraissés dans des conditions pitoyables de l’autre. Le problème ne peut que s’aggraver pour les uns et les autres si des mesures énergiques ne sont pas prises pour changer de cap, en raison de l’accroissement prévu de la population humaine (9 milliards d’humains à l’horizon 2050), du développement rapide des productions animales sur plusieurs continents, et du développement de nouveaux usages des terres cultivables (les biocarburants).
    Non seulement les aides aux productions animales doivent cesser, mais l’UE doit prendre des initiatives pour encourager un recul de la consommation de produits animaux.

Par ailleurs, les ressources libérées par la cessation des aides à la pêche, l’aquaculture et l’élevage pourraient être utilisées pour favoriser des activités riches en emplois, répondant à de réels besoins et conformes à un schéma de développement durable :


  • encouragement des méthodes de culture limitant l’usage d’eau, de pesticides, et autres intrants à effets secondaires nocifs ;

  • activités liées à la préservation des espaces naturels ;

  • développement des emplois d’aide aux personnes (enfants, personnes âgées et handicapées) ;

  • mesures incitatives destinées à favoriser la construction/rénovation de logements et autres bâtiments moins gourmands en énergie ;
  • 
aide au développement des transports collectifs ;
  • etc.

 
 
Quelques sources d’information complémentaires :


– Philippe Cury et Yves Miserey, Une mer sans poissons, Calmann Lévy, 2008

– Joan Dunayer, « Les poissons : une sensibilité hors de portée du pêcheur« 

– Jens Holm (député européen) et Toivo Jokkala, rapport « Filière animale et climat », 2008

– Nutrition Ecology International Center, dossier « Stop EU Subsidies to livestock industry », 2008

– FAO, Livestock’s long Shadow, 2006

Quelques exemples de dossiers consacrés aux animaux d’élevage :



poulets de chair


pisciculture
lapins

poules pondeuses