Ci-dessous, le résumé en français du compte rendu publié par VGT.
Lors de la première séance de la semaine, la juge a annoncé qu'il était interdit aux accusés d'apporter leurs ordinateurs portables - ceci pour éviter qu'ils communiquent les uns avec les autres, et a précisé qu`il était déjà exceptionnel que les avocats aient obtenu le droit d`en avoir un. Les avocats ont expliqué en vain qu'il était possible de fournir aux accusés des ordinateurs portables à partir desquels toute communication entre eux serait impossible, que les dossiers représentaient 200 000 pages et que plusieurs accusés avaient été inculpés deux semaines seulement avant l'ouverture du procès.
Tout au long de la semaine, la juge a interrompu les accusés et leurs avocats et, à de nombreuses reprises, a cité des extraits de documents erronés bien qu'elle ait été informée du fait qu'il s'agissait de documents incorrectement traduits.
Suite de l'interrogatoire de Martin Balluch
Martin Balluch a été longuement interrogé au sujet de contacts avec des militants étrangers, parmi lesquels des personnes reconnues coupables dans le passé d'activités criminelles liées aux droits des animaux. Il a expliqué qu'au cours des années, les militants rencontraient d'autres militants lors d'activités légales, telles que des manifestations ou des sabotages de chasse et qu'il avait eu aussi des contacts avec des militants dans le cadre de son activité journalistique. Interrogé sur les raisons pour lesquelles il écrivait à des personnes détenues pour avoir commis des activités criminelles motivées par la défense des animaux, il a répondu qu'il écrivait à des prisonniers pour leur apporter un soutien dans leur isolement, indépendamment des raisons de leur détention. Il a ajouté qu'il avait longtemps correspondu, pour cette même raison, avec un détenu condamné à mort.
Le procureur a présenté des mails contenant des informations sur des actions légales, et des photos prises lors d'une conférence en Autriche en 2004, sur lesquelles on peut voir vaguement plusieurs des accusés. Selon lui, ces documents démontrent l'existence d'une collaboration entre les accusés. Pour réfuter cette affirmation, Martin Balluch a produit des mails dont le contenu rendait compte de farouches disputes entre les accusés.
Il a été question du livre de Peter Singer In defence of animals, auquel Martin Balluch avait collaboré, afin de démontrer que celui-ci défendait l'idée que les campagnes et les méthodes de confrontations légales (y compris les activités de désobéissance civile), sont plus à même de faire évoluer la situation des animaux que les actes de vandalisme. Selon la juge, les propos en faveur des activités légales tenus par Martin dans ce livre pourraient s`expliquer par le fait que dès cette époque il se savait sous surveillance policière.
Martin a parlé du sauvetage "à visage découvert" de sept poules détenues dans un élevage en batterie pour lequel il avait été inculpé et finalement déclaré non coupable, compte tenu du fait que cette action avait été menée dans l`intérêt général.
11 mars, interrogatoire de Felix Hnat
Le juge a ouvert la séance en annonçant que deux activités illégales avaient eu lieu depuis le début du procès. L'une d'elle concernait la vitrine d'un magasin Kleider Bauer qui avait été brisée et l'autre une banderole déployée le long d'une autoroute portant l'inscription "Si vos nous criminalisez, nous deviendrons des criminels".
Felix Hnat a dit qu'il se consacrait essentiellement à son travail pour la Vegan Society autrichienne, dont il est le président. Mais qu'en tant que membre de VGT, il lui arrivait occasionnellement d'apporter son soutien à des manifestations organisées par cette association.
Il a déclaré qu'il était certain de la non existence de l'organisation criminelle.
Questionné sur des déclarations extraites de mails dont il était l'auteur, Felix Hnat a été en mesure de produire le contenu intégral de nombre de ces mails afin de montrer que, pris dans leur contexte, ses propos étaient inoffensifs. Félix a fait remarquer que les extraits de mails avaient été choisis par la police afin de le présenter sous un jour défavorable. La juge a mis alors en garde Felix sur le fait que l'on pourrait interpréter cette remarque comme une accusation. Entendant cela, deux des avocats et un des accusés se sont levés pour dire qu'effectivement la police avaient menti et proposer de le démontrer.
Questionné au sujet de la campagne contre Kleider Bauer, Felix Hnat a expliqué qu'elle avait été menée dans le but de convaincre les consommateurs et non de commettre des actes de vandalisme.
Accusé de coercition pour avoir envoyé des lettres menaçantes à des entreprises de confection afin qu'elles cessent de vendre de la fourrure, Félix a réfuté cette accusation et expliqué que ses courriers étaient polis et conformes aux campagnes de courriers habituelles des ONG : c.a.d. informant les entreprises du fait qu'une campagne sera menée contre elles si elles continuent à vendre de la fourrure.
La juge a lu ensuite une liste d'atteintes à la propriété liées à la campagne anti-fourrure contre P&C. Félix a déclaré qu'il ne savait rien de ces infractions si ce n'est que pratiquement toutes avaient eu lieu à l`étranger.
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