Mortalité et maladie dans les élevages cunicoles

Mortalité et maladie dans les élevages cunicoles

L’élevage intensif favorise les agressions entre les lapins et la rapide propagation des maladies : les lapereaux sont sujets aux troubles digestifs et les reproductrices aux troubles respiratoires. Presque un quart des lapereaux meurent en cours d’élevage et le taux de mortalité des lapines reproductrices est de 29 % en un an.

Le taux de mortalité moyen dans les élevages de lapins de chair est de 22 %. Cela signifie que presque un quart des lapereaux meurent avant d’atteindre l’âge où ils sont abattus.

Sur 1000 lapereaux nés vivants, 239 n’atteignent pas l’âge de 73 jours  (1):

  • 78 sont éliminés à la naissance lors de l’équilibrage des nids ;
  • 79 meurent au nid (entre leur naissance et 35 jours) ;
  • 82 meurent à l’engraissement (entre 35 et 74 jours).

Aujourd’hui, la conduite d’élevage prépondérante est l’insémination artificielle avec conduite en bande unique à 42 jours. Les élevages comptent en moyenne 500 lapines.

Des morts en début de vie

Les morts en tout début de vie sont vraisemblablement dues à la prolificité des femelles et au rythme intense imposé des mises bas.

La race des lapines pour les élevages de lapins de chair a été sélectionnée pour que naissent un maximum de lapereaux par portée. Les mises bas ont lieu tous les 42 jours dans la plupart des élevages (49 jours dans les autres). Aujourd’hui, en moyenne, il nait plus de 10 lapereaux par lapines. Elles ne peuvent en nourrir convenablement que 9 (8 si c’est leur première mise bas). Donc, outre les mort-nés, une sélection est faite par les éleveurs parmi les petits dès la naissance pour garder les « meilleurs » et les répartir dans les nids. Les petits sont manipulés et changés de mère au gré des besoins. Les lapereaux en surnombre sont tués.

Les maladies les plus courantes en élevage intensif (2)

Troubles respiratoires

En élevage intensif les lapins sont exposés à des troubles respiratoires liés aux bactéries, virus et champignons présents dans les bâtiments. La pasteurellose touche souvent les lapines.

Troubles digestifs

Les troubles digestifs sont courants et constituent une des causes importantes de mortalité. Des aliments médicamenteux sont utilisés quasi-systématiquement pour équilibrer la flore intestinale des lapins. Un épidémie d’entérocolite tue la quasi-totalité des lapins en quelques jours. Une forte épidémie a eu lieu en 1996 et les mesures sanitaires sont draconiennes depuis. Mais les cas d’entérocolites restent très présents dans les élevages.

 

1 D’après l’Institut technique des productions avicoles, cunicoles et piscicoles, 22 % des lapins meurent en élevage avant d’atteindre l’âge d’abattage : 7,8 % des lapereaux sont éliminés à la naissance, puis 7,9 % des lapereaux survivants meurent auprès de leur mère, puis 8,2 % de ceux qui survivent encore meurent en phase d’engraissement. Itavi, 2015. L’élevage L’élevage de lapins de chair en France. Résultats technico-économiques 2015.
2 Annick Azard (ITAVI Service Economie), La production cunicole française – Caractérisation des systèmes de production et perspectives d’évolution, juin 2006, p. 28.