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Lettre d'info L214

La justice censure encore une fois des images

Toutes les photos et vidéos de l’enquête sur un élevage de cerfs supprimées

Bonjour

Fin 2024, je vous avais annoncé que l’éleveur mis en cause dans notre enquête sur l’élevage de cerfs à Courbeveille en Mayenne nous avait assigné en justice.

Aujourd’hui, c’est un coup dur : le juge des référés du tribunal judiciaire de Laval vient de nous ordonner de supprimer toutes les images de cette enquête. Une décision alarmante qui entrave notre travail d’enquête et de sensibilisation.

Ces images, vous les aviez peut-être vues. Elles montraient une réalité brutale : des cerfs mis à mort dans une salle d’abattage archaïque, un éleveur perché sur une chaise en plastique pour atteindre le front des animaux avec un pistolet à tige perforante, des cerfs encore conscients après l’étourdissement, des égorgements douloureux en plusieurs passages de couteau.

Nous avons appliqué cette décision de justice, mais nous ne comptons pas en rester là : nous faisons appel.

En application de l'ordonnance de référé du 5 février 2025 du tribunal judiciaire de Laval, les photos et les vidéos de l’élevage de cerfs de Courbeveille ont été supprimées.

Une menace sérieuse pour L214 et la liberté d’expression

Doit-on demander la permission des exploitants pour montrer ce qui se passe derrière les murs des élevages et des abattoirs ? C’est ce que cette décision semble exiger.

Sans images, sans témoignages, les animaux deviennent invisibles. Il n’y aurait plus de débat public, seulement les images soigneusement mises en scène par l’industrie agroalimentaire. Des publicités lisses et mensongères, bien loin de la réalité.

C’est précisément parce que les élevages et les abattoirs sont des lieux opaques que notre travail est essentiel. Et c’est précisément pour cette raison qu’ils cherchent à nous faire taire.

Cette décision n’est pas seulement une menace pour L214 : elle met en péril la liberté d’expression et le droit à l’information.

Et ce n’est pas un cas isolé. Les procédures judiciaires à notre encontre se multiplient, nous obligeant à consacrer un temps, une énergie et des ressources précieuses pour nous défendre, au lieu de nous consacrer pleinement à notre mission : la défense des animaux.

Cette décision de justice et toutes les entraves faites aux lanceurs et lanceuses d’alerte ne nous feront pas baisser les bras. Au contraire, nous préparons une riposte forte. La semaine prochaine, nous prendrons la parole avec d’autres organisations et personnalités engagées pour dénoncer ces atteintes. Mais ce n’est pas tout. Restez à l’affût !

Amicalement,

Brigitte Gothière, cofondatrice de L214

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Le meilleur moyen pour réduire les souffrances des animaux est de les laisser hors de nos assiettes.

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