Massacre en haute mer

Le chalutage de fond, un désastre pour les poissons et l’environnement

L214 dévoile aujourd’hui une nouvelle enquête à bord de chalutiers français et britanniques pêchant dans la mer de la Manche. Ces terribles images de la pêche de fond au chalut, qui se pratique habituellement loin des regards, sont rares. Elles ont été filmées par l’association Soko Tierschutz.

Le chalutier français, parti d’un port situé en Normandie, a pêché durant 5 jours. Son filet, de 150 mètres de longueur et de 30 mètres de largeur à l'entrée, a été déployé 27 fois. Toutes les 3 heures. Plus de 10 tonnes de poissons commercialisables ont été ramenées au port, mais un nombre encore plus grand ont été pêchées et rejetées à la mer.

Lynne Sneddon, experte internationale de la biologie des animaux aquatiques, commente cette enquête.

  

Des souffrances inaudibles, et pourtant très réelles

De nombreuses espèces de poissons et de crustacés ont été remontées dans les filets : sole, requin-chat, bar, mulet, raie, roussette, calmar, congre, crabe, araignée de mer...

Ces images montrent toutes les souffrances infligées à ces animaux.

• Chaque poisson capturé est écrasé sous le poids de milliers d’autres lorsque le filet est traîné ou au moment de sa remontée.
• Quand le filet est remonté rapidement des profondeurs, le brusque changement de pression peut faire éclater la vessie natatoire des poissons. Ils ont les yeux exorbités.
• Sur le pont du bateau, les poissons suffoquent. Leur asphyxie peut durer jusqu’à 4 heures.
• Les poissons qui n’ont pas de valeur marchande (espèces non commerciales ou animaux trop jeunes) sont rejetés à la mer, moribonds. Ils n'ont quasiment aucune chance de survivre.
• Les poissons sont régulièrement piétinés sur le bateau.
• Les pinces des araignées de mer sont arrachées à vif et leurs corps mutilés sont rejetés à la mer.
• Les poissons et autres animaux marins sont souvent découpés vivants et conscients.

Lynne Sneddon est une spécialiste internationale de la sensibilité des poissons. Elle a été la première à mettre en évidence leurs nocicepteurs (récepteurs de la douleur).

Malgré le consensus scientifique sur la sensibilité des poissons, la réglementation est minimale et… totalement ignorée !

Une des pires techniques de pêche

Pour l’environnement, la pêche de fond est une des pires techniques : elle détruit les fonds marins. C’est un peu l’équivalent de la destruction des forêts tropicales par le feu. Tout un écosystème est détruit.

Le chalutage est aussi une méthode de pêche non sélective. Tous les animaux marins sur le passage du filet sont remontés à bord, y compris des animaux non commercialisés.

Contrairement aux dispositions de la réglementation européenne qui exigent que les « prises accessoires » soient ramenées pour être comptabilisées et contrôlées, les animaux qui n'ont pas de valeur marchande sont rejetés à la mer, en nombre bien supérieur aux animaux gardés. Ces massacres doivent cesser !

Demandez aux candidates et candidats à l’élection présidentielle de s’engager à interdire la pêche industrielle, la pêche au chalut de fond et la pisciculture intensive sous 10 ans.

Chaque année, plus de 1 000 milliards de poissons sont tués par décompression ou suffocation, ou sont découpés vivants, pour notre consommation. Il faut y ajouter les milliards d’animaux rejetés en mer dans un piètre état. Les poissons ne peuvent pas crier, mais entendez leur souffrance et agissez !

5 jours, 5 enquêtes, 5 focus

Le Salon de l’agriculture ouvre samedi. Comme d'habitude, il va présenter une image idyllique et fantasmée de l’agriculture française. Pour montrer la réalité de ce que vivent les animaux, L214 diffuse cette semaine une série de 5 enquêtes représentatives de l'élevage en France, où 80 % des animaux abattus proviennent d’élevages intensifs. Nous avons dévoilé hier la première enquête de cette série, sur l'elevage intensif des poulets.

Nous avons besoin de vous pour relayer nos enquêtes et agir chaque jours. Votre mission ? Inciter les candidats à la présidentielle à s’engager sur :

• l’instauration d’un moratoire immédiat sur l’élevage intensif ;
• la sortie de l’élevage intensif en 10 ans ;
• la fin de la pêche industrielle et de la pisciculture intensive sous 10 ans.

Il est illusoire de vouloir sortir des pratiques d’élevage intensif et de pêche industrielle sans diminuer le nombre d’animaux tués. C’est pourquoi nous demandons aussi aux candidats de s’engager à démocratiser l’alimentation végétale et d’avoir l’ambition de réduire de moitié la consommation de viande, poisson, œufs et produits laitiers en 5 ans.

Nous comptons sur vous : cette semaine est cruciale pour mettre le sort des animaux au cœur des débats !

P.-S. Envie d’aller au-delà des actions proposées ?

• découvrez le classement évolutif des candidates et candidats sur la cause animale ;
• partagez cette enquête à votre entourage ;
• soutenez nos actions avec un don.

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