Loi maltraitance animale : premières avancées

Mais pas pour les animaux d’élevage

L’Assemblée nationale a adopté vendredi en première lecture la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale. Ce texte, que le Sénat devra aussi examiner, propose des avancées notables pour les animaux de compagnie et les animaux sauvages détenus en captivité. Malheureusement, les sujets concernant le plus grand nombre d'animaux, comme la chasse et l’élevage intensif, ont été écartés, à l’exception de l’élevage des visons.

Fourrure : l’élevage des visons, interdit d’ici 2 ans

En septembre dernier, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili avait annoncé plusieurs mesures en faveur des animaux sauvages détenus en captivité, et notamment la fin des élevages de visons pour leur fourrure d’ici 5 ans. Bien que le gouvernement ait tenté de maintenir cette interdiction pour 2025, les députés, encouragés par votre mobilisation, ont voté pour ramener ce délai à 2 ans et ont étendu cette interdiction aux animaux non domestiques exclusivement élevés pour leur fourrure. Les visons ne pourront donc pas être « remplacés » dans les cages par des chiens viverrins ou des renards.

Il ne reste que 3 élevages de visons en France et les indices sur les possibles liens entre élevages de visons et pandémie s’accumulent. Nous demandons donc aux sénateurs, qui devront se prononcer à leur tour sur ce texte, de se montrer plus ambitieux en votant une interdiction immédiate, comme l’ont déjà fait plusieurs de nos voisins européens.

Une proposition de loi contre la maltraitance de certains animaux

Ce texte propose plusieurs autres avancées dont nous pouvons nous réjouir : peines renforcées pour des actes de maltraitance envers des animaux de compagnie, lutte contre l’abandon des chiens et des chats, interdiction de spectacles avec des animaux sauvages… Mais il ne couvre qu'une petite part de la maltraitance animale.

Chaque année en France, un milliard d'animaux sont tués pour notre alimentation. Pourtant, aucune mesure ne porte sur l'élevage ou l'abattage de ces animaux ! Durant les débats, nous avons pu entendre que « l’élevage des visons crée une réelle souffrance pour les animaux [...] Les cages sont insuffisamment grandes, les animaux développent des comportements stéréotypés répétitifs et l’on assiste à des phénomènes de cannibalisme dans les cas les plus extrêmes. » Quelle différence avec les lapins, les poules pondeuses, ou encore les truies en cage ? Aucune.

Engager la sortie de l’élevage intensif est une urgence éthique, climatique, sanitaire et sociale. Nous ferons tout notre possible pour que ce sujet progresse dans le débat public et politique.

Merci à vous qui soutenez nos actions. À toutes celles et tous ceux qui font un don, partagent nos enquêtes, signent nos pétitions, participent aux Actions Express pour les animaux. Grâce à vous, nous pouvons mettre en lumière la façon dont notre société traite les animaux, alimenter le débat public et obtenir des avancées.

D’autres opportunités se présenteront bientôt pour réduire la souffrance animale et sortir de l’élevage intensif, comme le projet de loi portant sur la lutte contre le dérèglement climatique. Nous comptons sur vous pour rester mobilisés à nos côtés car une chose est sûre : nous sommes sur la bonne voie et nous y arriverons !

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