9 faisans sur 10 tués à la chasse proviennent d'élevages
Enquête chez le leader de l'élevage d'animaux pour la chasse
Les images révélées aujourd'hui par L214 et le naturaliste Pierre Rigaux ont été filmées dans les Deux-Sèvres, dans l'un des plus grands élevages d'animaux pour la chasse, appartenant au leader européen Gibovendée.
À perte de vue, sur le site de Missé, des cages grillagées… À l'intérieur, des faisans et des perdrix tentent en vain de s'envoler. D’autres sont entassés par milliers dans d’immenses bâtiments, sans accès à l’extérieur. La promiscuité est telle que les agressions entre oiseaux sont inévitables : pour en limiter la gravité, un couvre-bec ou un anneau est fixé sur leur bec, nécessitant parfois de leur perforer la cloison nasale.
Cette enquête dévoile une véritable industrie qui « produit » chaque année en France plus de 14 millions de faisans et 5 millions de perdrix. Une partie de ces animaux est exportée à travers toute l'Europe. Aidez-nous à barrer la route à ce commerce cruel.
Les chasseurs aimeraient nous faire croire que le lâcher de galinettes cendrées du sketch des Inconnus n'était qu'une blague. Pourtant, 9 faisans sur 10 tués à la chasse proviennent d'élevages.
Généralement, les chasseurs les lâchent quelques jours ou quelques heures avant leurs parties de chasse. Inadaptés à la vie sauvage après une vie en captivité, 80 % des faisans lâchés sont tués dans les premières 48 h : 50 % meurent sous les balles des chasseurs et 30 % sont tués par des prédateurs qu'ils n'ont jamais appris à fuir. Les autres n’ont guère plus de chances de survie.
En effet, plus de 10 millions de faisans d’élevage seraient lâchés chaque année. Pourtant, la population de faisans à l'état sauvage peine à croître : ils ne seraient aujourd'hui que 500 000 individus… Repeuplement et régulation ne sont que des prétextes pour faire perdurer un loisir dépassé.
Barrons la route à ce commerce cruel
Le groupe Gibovendée détient, à lui seul, 300 000 faisans et perdrix reproducteurs et « produit » chaque année 20 millions d'œufs à couver ainsi que 1 million d'oiseaux prêts à être lâchés. Un géant de l'industrie de la chasse, qui exporte à travers toute l'Europe et notamment au Royaume-Uni (⅓ de son chiffre d'affaires en 2017).
Aujourd’hui, plusieurs compagnies maritimes refusent de transporter ces oiseaux destinés à être chassés. Le tunnel sous la Manche est une des rares voies encore ouvertes pour l’Angleterre. En attendant qu'un jour la loi interdise l'élevage et les lâchers d'animaux destinés à la chasse, comme le souhaitent 64 % des Français – et 71 % des ruraux ! –, barrons la route à ces pratiques cruelles.
Signez notre pétition pour demander à Eurotunnel, l'entreprise qui permet le transport de ces animaux vers l'Angleterre, de cesser de participer à ce commerce intolérable !