Pour les agneaux, les fêtes de Pâques sont synonymes de souffrance
Une nouvelle enquête révèle la cruauté infligée aux agneaux dans les élevages et en abattoir
Les fêtes de Pâques approchent et, avec elles, leur lot de souffrances pour les agneaux, dont la viande est principalement consommée à cette période. Malgré une baisse constante de la consommation de viande d'agneau ces dernières années et la prévision d'une chute des ventes en raison du confinement, des centaines de milliers d'agneaux sont tués en France pour finir dans nos assiettes.
Une enquête révélée par Essere Animali, association italienne de défense des animaux, montre le transport et l'abattage des agneaux en Sardaigne. Dans cette région, 3 millions de brebis sont élevées pour leur lait. Mais pour produire du lait, elles doivent donner naissance à des petits. Les mâles, inutiles à l'industrie laitière, sont envoyés à l'abattoir. Et quand la demande en viande d'agneau est moins forte, certains éleveurs avouent tuer eux-mêmes les mâles dès leur naissance en les claquant contre un mur.
Les images de cette enquête, filmées en caméra cachée dans une vingtaine d'élevages et un abattoir, montrent des agneaux séparés de leur mère à l'âge de 30 jours. Ils sont manipulés sans ménagement et suspendus par les pattes avant pour être pesés, puis ils sont violemment jetés dans des camions qui les emmèneront à l'abattoir. Les mères continuent d'appeler et de chercher leurs petits après leur départ, en vain.
Arrivés à l'abattoir, c'est le cauchemar : les animaux assistent à la mise à mort de leurs congénères. Ils sont terrorisés. Les agneaux sont « étourdis » par électronarcose avant d'être tués. Mais la réglementation n'est pas respectée, et le temps entre le choc électrique et la saignée trop long : suspendus par les pattes arrière, certains agneaux reprennent conscience alors que l'employé leur tranche la gorge...
Attention, images difficiles.
(sous-titres en français à activer en cliquant sur la roue dentée)
Ces images éprouvantes sont malheureusement le reflet d'une violence systémique. Que ce soit en Italie ou en France, l'horreur est la même. Déjà, en 2016, notre enquête à l'abattoir de Mauléon-Licharre montrait les terribles conditions dans lesquelles étaient tués les agneaux, quelques jours avant Pâques.
L'enfer du transport des agneaux en Europe
Une autre vidéo dévoilée cette semaine par l'ONG Animal Welfare Foundation et relayée par Welfarm montre les conditions de transport des moutons, et notamment des agneaux, à travers l'Europe. Entassés dans des camions, sans possibilité de s'abreuver, de se nourrir ou de se reposer, les agneaux sont transportés sur des milliers de kilomètres pour être abattus en Italie.
Les camions étant la plupart du temps inadaptés, il arrive que les animaux ne puissent pas se tenir debout ou qu'ils se coincent la tête ou les pattes entre des barreaux métalliques. Certains ne survivent pas à ces conditions de transport.
Chaque année, 3 millions d'agneaux sont transportés vivants en Europe. Troisième productrice européenne de viande ovine, la France participe massivement à ce marché : selon FranceAgriMer, en 2019, elle a exporté près de 400 000 agneaux. Paradoxalement, elle en a également importé plus de 150 000 la même année…
Et pour pallier la baisse de consommation de viande d'agneau prévue pour les jours prochains, le syndicat Interbev a engagé des « fonds exceptionnels » pour lancer début avril des campagnes de publicités incitant les Français à manger de l'agneau.
Les souffrances et le stress des animaux qui voyagent de longues heures sont encore aggravés par les circonstances : aujourd'hui, avec la crise sanitaire liée au coronavirus, les temps d'attente aux frontières s'allongent, et certains camions sont même contraints de faire demi-tour.
Heureusement, il est facile de se passer de viande pour épargner ces souffrances aux animaux ! Pour Pâques, découvrez sur notre site Vegan Pratique de nombreuses recettes entièrement végétales, équilibrées et gourmandes !