L214

Le 04/10/2022

450 philosophes appellent à la fin de l’exploitation animale

L214 se réjouit de cet appel solennel pour une société non spéciste


Embargo au mardi 4 octobre, jour de la publication de l'appel à l'occasion de la Journée mondiale des animaux


Ce 4 octobre, à l’occasion de la Journée mondiale des animaux, 450 chercheurs et chercheuses en philosophie morale et politique publient la Déclaration de Montréal sur l’exploitation animale (lien temporaire).
Au travers de ce texte, ces philosophes condamnent fermement les pratiques pour lesquelles les animaux sont traités comme des choses ou des marchandises et lancent un appel au changement profond de nos relations avec les animaux.

Depuis l’Antiquité, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’injustice que subissent les animaux. Ces dernières décennies, des publications scientifiques ont permis d'étayer notre connaissance des animaux et de démontrer de façon indiscutable les torts causés à des êtres dont la sensibilité et la conscience sont scientifiquement prouvées.

En 1976, la France reconnaissait la sensibilité des animaux et l’inscrivait dans la loi (article L214-1 du Code rural), suite au rapport Brambell de 1965, rapport complet sur les conditions d’élevage des animaux en intensif qui pose les bases des 5 libertés fondamentales, échelle d’évaluation du « bien-être animal » encore utilisée aujourd’hui.
En 2012, un groupe d'éminents chercheurs en neurosciences cognitives, neuropharmacologie, neurophysiologie, neuroanatomie et neurosciences computationnelles va plus loin et publie la Déclaration de Cambridge. Ce texte affirme que les humains ne sont pas les seuls êtres conscients : « l'ensemble des mammifères et des oiseaux ainsi que de nombreuses autres espèces telles que les pieuvres » le sont aussi.
De nombreuses études en sciences cognitives, en éthologie ou centrées sur le bien-être animal consolident pas à pas les connaissances en la matière (voir par exemple les études de l’EFSA ou la définition de l’ANSES du « bien-être animal ).

Aujourd’hui, 450 philosophes et universitaires de 40 pays prennent la parole pour inviter notre société à ne plus considérer les animaux comme des ressources à notre disposition. En France, une quinzaine d’entre eux, parmi lesquels Florence Burgat, Émilie Dardenne, Corine Pelluchon, Philippe Reigné ou encore Philippe Devienne, ont co-signé cette déclaration (voir la liste plus bas).

→ Lire la Déclaration de Montréal sur l’exploitation animale (lien temporaire)


Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Après avoir reconnu leur sensibilité, puis leur conscience grâce à la recherche scientifique, c’est aujourd’hui une nouvelle étape franchie : des philosophes se mobilisent pour dénoncer l’injustice qui frappe les animaux dans nos sociétés et la nécessité d’un changement radical de nos pratiques.
Ces 450 chercheurs et chercheuses en philosophie, originaires de plus de 40 pays, appellent à transformer en profondeur nos relations avec les animaux. Concrètement, cette évolution morale implique de mettre fin aux activités qui leur nuisent, notamment en fermant les abattoirs, en interdisant la pêche et en développant une agriculture végétale. Ce sont les buts poursuivis par L214 depuis ses débuts.
Si la perspective d’une société non spéciste est encore lointaine, le nombre de voix qui s’élèvent en faveur de ce changement de paradigme ne cesse de croître, y compris en France. La révolution est en marche.
 »

Contacts presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 68
Barbara Boyer : 06 50 35 57 48


En France, une quinzaine de signataires

Françoise Armengaud, Docteur en philosophie, Ex-Maître de conférences Université de Paris-Ouest-Nanterre
Florence Burgat, Directrice de recherche, Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, France
Guillaume Coqui, Maître de conférences en philosophie moderne et contemporaine, Université de Bourgogne
Émilie Dardenne, Maîtresse de conférences en études anglophones et animal studies, Université Rennes 2
Philippe Devienne, Dr Philosophie, D.M.Vétérinaire, Paris-Sorbonne, ENV Alfort
Estelle Ferrarese, Professeure de philosophie morale et politique, Université de Picardie-Jules Verne
François Jaquet, Lecturer in Philosophy, Université de Strasbourg
Mickaël Labbé, Maître de Conférences en Esthétique et Philosophie de l'Art, Université de Strasbourg
Corine Pelluchon, Professeure de philosophie, Université Gustave Eiffel
Benedetta Piazzesi, Chercheuse en histoire et philosophie des sciences de la vie, CRH (EHESS, Paris)
Alexis Piquemal, Enseignant, Lycée Gustave Eiffel et Université de Bourgogne
Joëlle Proust, Directrice de recherche émérite au CNRS, École Normale Supérieure de Paris
Pierre-Yves Quiviger, Professeur de philosophie du droit, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Philippe Reigné, Agrégé des facultés de droit, professeur titulaire de chaire, Conservatoire national des arts et métiers
Ilias Voiron, PhD Student in Philosophy and Environmental Humanities, Université Jean-Moulin Lyon 3 & Université de Fribourg
Anna C. Zielinska, Maîtresse de conférences en philosophie morale, juridique et politique, Université de Lorraine à Nancy

→ Consultez la liste complète des signataires (lien temporaire)


Contacts presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66
Barbara Boyer : 06 50 35 57 48


À propos de L214

L214 est une association de défense des animaux. Depuis ses débuts en 2008, elle a rendu publiques plus de 100 enquêtes révélant les conditions d'élevage, de transport et d'abattage des animaux. Ces vidéos ont permis de dévoiler les pratiques routinières et les dysfonctionnements d'une industrie qui considère et traite les animaux comme des marchandises.

Forte de plus de 50 000 membres, suivie par plus de 750 000 personnes sur Facebook, L214 a notamment obtenu l'engagement de plus de 180 entreprises à renoncer aux œufs de poules élevées en cage et aux pires pratiques d'élevage et d'abattage des poulets élevés pour leur chair et la création d’une commission d'enquête parlementaire sur les conditions d'abattage des animaux. Participant activement au débat démocratique, L214 est régulièrement sollicitée par les médias pour son expertise, et revendique l’arrêt de la consommation des animaux et des autres pratiques qui leur nuisent.