L214

Le 20/04/2022

Veaux maltraités au siège du numéro 2 du veau en France

Des images violentes filmées au centre de recherche et d’innovation Denkavit à Montreuil-Bellay (49)


L214 révèle ce mercredi 20 avril une enquête* sur le traitement des veaux laitiers à l’engraissement. Les images proviennent de l’élevage du centre de recherche et d’innovation du groupe agroalimentaire Denkavit, numéro 2 du veau en France, situé au siège social français de l'entreprise à Montreuil-Bellay en Maine-et-Loire (Pays de la Loire). Certains veaux subissent des violences de la part d’employés de l’entreprise qui usent de la force pour les manipuler : coups de pied, de poing et de bâton, projections. L214 porte plainte pour mauvais traitement et sévices graves auprès du procureur de la République du tribunal judiciaire de Saumur.

Dans ce centre, Denkavit réalise des études sur la nutrition, le logement, le bien-être des animaux ainsi que sur le matériel d'élevage1.

Les 300 veaux enfermés dans les 3 bâtiments de cet établissement proviennent d’élevages laitiers : en France, 55 % des veaux laitiers sont destinés à la boucherie. Ces jeunes animaux arrivent au cours des 2 semaines suivant leur naissance. Ils restent enfermés dans des cages individuelles minuscules au sol bétonné et dépourvu de litière, sans eau à disposition, nourris et abreuvés 2 fois par jour, jusqu’à leurs 8 semaines. Ils sont ensuite placés en groupes, toujours dans ces bâtiments, jusqu’à leur abattage vers 6 mois.


Certains veaux sont affectés par des pathologies respiratoires et digestives, et développent divers symptômes : fièvre, écoulement nasal, diarrhée, toux. Certains souffrent aussi d’otite ou de méningite. Pour combattre ces pathologies liées à la claustration et à la fragilité de ces très jeunes animaux, des antibiotiques leur sont largement administrés : 7 antibiotiques ont été relevés sur place2 par un lanceur d’alerte dont 3 appartenant à 2 familles classées par l’OMS en priorité majeure3 dans le cadre de la surveillance des résistances aux antibiotiques (antibiorésistance).

Pour Sébastien Arsac, cofondateur de L214 : « Ces images de violences révoltent et indignent. Ces actes condamnables sont le fruit d’un système d’élevage qui optimise à tout prix sa production sans considérer la sensibilité des animaux. C’est ce système de production intensive qu’il faut faire évoluer en priorité, et les autorités ont un rôle majeur à jouer. Aujourd’hui, nous demandons au préfet du Maine-et-Loire de diligenter une inspection vétérinaire d’urgence et d’appliquer des sanctions immédiates contre la société Denkavit. »

Nouveau sondage : 9 Ligériens sur 10 contre l’élevage en cage, plus de 7 sur 10 prêts à réduire leur consommation de produits animaux

Un nouveau sondage IFOP réalisé du 21 au 29 mars 2022 auprès de 800 habitants de la région Pays de la Loire montre un soutien massif à l'interdiction de l'élevage en cages dans un délai de 5 ans. Un résultat supérieur au soutien de cette mesure au niveau national (82 % en août 2020). Par ailleurs, 75 % des habitants des Pays de la Loire se disent prêts à réduire leur consommation de produits animaux (48 % le font déjà, 27 % ont l'intention de le faire). Pourtant, la région Pays de la Loire est leader national dans de nombreuses filières animales, par exemple elle est le deuxième producteur avicole de France.

→ Consulter le sondage complet

Contacts presse 
Sébastien Arsac : 06 17 42 96 84
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66

* Images de février 2022


1 veau sur 5 en France est élevé dans les Pays de la Loire

Avec 1,2 million de veaux élevés chaque année, la France est le 2e producteur européen de viande de veau derrière les Pays-Bas. Les Pays de la Loire sont la 3e région de France productrice de viande de veau derrière les régions Bretagne et Aquitaine. Ils représentent 17 % de la production nationale avec 6 entreprises d’intégration (contrat avec des éleveurs), dont l’entreprise Denkavit.

9 veaux de boucherie sur 10 ne sont pas nourris par leur mère

91 % des veaux de boucherie sont élevés en élevage intensif  : pas d’accès à l’extérieur, sol bétonné ajouré, absence de litière, cage individuelle jusqu’à leurs 8 semaines. Ils sont principalement issus de l’industrie laitière (veaux mâles inutiles au renouvellement du cheptel et veaux femelles en surnombre) qui fait naître trop d’animaux par rapport aux besoins de la filière veau. C’est pourquoi la France exporte 350 000 veaux chaque année, essentiellement vers l’Espagne. Les veaux de boucherie élevés au pis ne représentent que 9 % des veaux utilisés pour leur chair.

Denkavit, acteur mondial de la nutrition animale et de la production de viande de veau

Denkavit est une entreprise néerlandaise créée en 1929, spécialiste de la nutrition des jeunes animaux d’élevage, et productrice de veaux de boucherie. C’est un acteur mondial qui se positionne comme leader dans ce domaine. En France, Denkavit est le 2e acteur de la filière veaux avec 23 % de parts de marché, contre 30 % pour son concurrent VanDrie. L’entreprise Denkavit est présente dans le monde entier avec des sièges sociaux aux Pays-Bas, en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne et aux États-Unis. Elle est implantée en France depuis 1970 sur la commune de Montreuil-Bellay. Denkavit vend chaque année 300 000 veaux aux abattoirs français après avoir confié leur engraissement à 700 éleveurs sous contrat. Elle possède 2 centres de recherche et d’innovation, en France (Montreuil-Bellay) et aux Pays-Bas.

Contacts presse 
Sébastien Arsac : 06 17 42 96 84
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66


1. denkavit.com/fr/a-propos-de-denkavit/innovatie/.
2. AMOXIPRO, TETRAVETO, COLAMPI, MYCOFLOR, DOXY 20, TILMOPRO, COLIVET.
3. Colistines (polymyxines) et macrolides.

À propos de L214

L214 est une association de défense des animaux. Depuis ses débuts en 2008, elle a rendu publiques plus de 130 enquêtes révélant les conditions d'élevage, de transport et d'abattage des animaux. Ces vidéos ont permis de dévoiler les pratiques routinières et les dysfonctionnements d'une industrie qui considère et traite les animaux comme des marchandises.

Forte de plus de 50 000 membres, suivie par plus d'un million de personnes sur les réseaux sociaux, L214 a notamment obtenu l'engagement de plus de 180 entreprises à renoncer aux œufs de poules élevées en cage et aux pires pratiques d'élevage et d'abattage des poulets élevés pour leur chair et la création d’une commission d'enquête parlementaire sur les conditions d'abattage des animaux. Participant activement au débat démocratique, L214 est régulièrement sollicitée par les médias pour son expertise, et revendique l’arrêt de la consommation des animaux et des autres pratiques qui leur nuisent.