Communiqué de presse L214 - Éthique & Animaux

Le 05/11/2014

Recommandation du GIEC : réduire la production de viande

Quid en France ?

Aujourd'hui, le GIEC remet à la ministre de l’Écologie la synthèse de son nouveau rapport sur le climat. Ce rapport n’est pas optimiste : les températures moyennes augmenteront inéluctablement. Il s’agit aujourd’hui de limiter cette augmentation.

Parmi les mesures envisagées pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le GIEC propose une réduction de la consommation des produits d’origine animale, notamment dans les pays développés, gros consommateurs de produits animaux. Ce serait, si elle était mise en oeuvre, la plus efficace des mesures pour réduire les émissions de GES d’origine agricole.

Jusqu’à présent, le gouvernement français n'a montré aucune volonté de mettre en oeuvre cette recommandation ; il s'y oppose même par un vigoureux soutien aux productions animales et à leur consommation.

« Grâce à ce rapport du GIEC, nous espérons que le ministère de l'Écologie prendra la mesure de l'urgence à agir aussi concernant les produits d'origine animale. Ne pas prendre d'initiatives dans le sens d'une baisse rapide et significative de leur production et de leur consommation serait totalement irresponsable. » déclare Brigitte Gothière, porte-parole de L214.

→ Rapport du GIEC

→ Situation en France : viande.info

Contacts presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66

L’élevage émet autant de GES que les transports

L’élevage est responsable de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre, soit un peu plus que le secteur des transports (routiers, ferroviaires, maritimes et aériens). En France, d'après l'INSEE, les ménages achètent 242g par jour et par personne de viande, poisson et oeufs. D'après le CIV, la consommation effective de viande de ruminants est de 35,3g par jour et par personne. Le GIEC estime que la simple application des recommandations nutritionnelles de l’école de santé publique de Harvard, qui conseillent de limiter la consommation moyenne de viande de ruminants à 10g par jour et la consommation des autres viandes, du poisson et des oeufs à 80g par jour, permettrait de réduire de 36% les émissions de GES d’origine agricole, et de 8% les émissions totales. Cette simple mesure serait aussi efficace que de diviser par deux l’ensemble du trafic routier mondial.

Le coût des différents scénarios

Ne pas dépasser au XXIe siècle le taux atmosphérique de 450 ppm d’équivalent carbone demandera une réduction importante des émissions de GES, ce qui aura un coût, estimé à 2,5% du PIB mondial en 2050. Par rapport au scénario basé sur les tendances actuelles, réduire la consommation de viande selon les recommandations de l’école de santé publique de Harvard réduirait ce coût de 50%. L’abandon complet des produits animaux le réduirait de 64%.

D’autres avantages

Le GIEC précise que réduire la consommation de produits animaux dans les pays riches, où l’on en mange des quantités excessives, serait bénéfique à la santé humaine. Cela serait bénéfique aussi aux animaux eux-mêmes : c’est pour répondre à l’importante demande en viande, poisson, produits laitiers et oeufs que la grande majorité des élevages sont intensifs.

Aucun de ces scénarios n’est à l’ordre du jour

Pourtant, le gouvernement français ne prévoit pas, à l’heure actuelle, une diminution de la production de viande. Les seules “mesures mises en oeuvre en matière d’atténuation par la France des émissions de GES d’origine agricole” sont, d’après le site du ministère, des mesures techniques (tels que la “méthanisation”, l’extraction du méthane du lisier et autres déchets afin de produire de l’énergie). Ces mesures sont évidemment importantes, mais elles sont, selon le GIEC, bien moins efficaces que la réduction des productions animales, surtout dans les pays développés où les technologies employées sont moins émettrices de GES par unité produite que celles utilisées dans les pays en développement. En outre, une partie des dégâts environnementaux causés par la consommation de viande des Français le sont à l’étranger, du fait des importations d’aliments pour bétail, notamment le soja (4,6 millions de tonnes sont importées chaque année).

En France, on aggrave la situation

Loin de se préoccuper d’agir sur une cause majeure d’émission de GES, les autorités françaises s’emploient au contraire à protéger et soutenir les productions animales. Le 26 septembre, les députés ont adopté un amendement excluant les émissions de méthane des ruminants du champ d’application du futur plan de réduction des émissions de polluants atmosphériques (alors qu’on estime qu’en France les bovins émettent autant de GES par an que 15 millions de voitures). Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll fait en ce moment même la promotion de la viande bovine française au Maghreb, afin de soutenir la production et les exportations.

Depuis fin 2011, un décret rend obligatoire la présence de produits d’origine animale dans tous les menus servis par les restaurants scolaires. Cette réglementation, étendue en 2013 aux universités, a été défendue par le gouvernement en place en dépit du recours de plusieurs associations soulignant la non-durabilité d’une telle mesure, par ailleurs contraire à la liberté de conscience des usagers.

Quant au Programme national nutrition santé (PNNS), il recommande de consommer entre 80 et 200g de viande, poisson et/ou oeufs par jour pour les adultes et conseille de consommer des laitages, pourtant produits par des ruminants, à tous les repas, sans proposer d'autres sources de calcium moins dommageables à l'environnement. Ce programme serait pourtant un bon outil pour inciter les Français à réduire leur consommation de produits d’origine animale.

L’association L214 enjoint le gouvernement français d’adopter des mesures visant à une réduction de la consommation de produits d'origine animale dans notre pays.

Contacts presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66


À propos de L214

L214 est une organisation de défense des animaux centrée sur les animaux utilisés dans la consommation alimentaire (viande, lait, œufs, poisson). Elle articule son travail sur 3 axes complémentaires :

  • Rendre compte de la réalité des pratiques les plus répandues, les faire évoluer par des campagnes d’information et de sensibilisation. Repérer et tenter de faire sanctionner les pratiques illégales par des actions en justice. Travailler à l’évolution de la réglementation.
  • Démontrer l’impact négatif de la consommation de produits animaux (terrestres ou aquatiques) et proposer des alternatives : diminution de la consommation, refus des produits issus de l’élevage intensif et promotion de l’alimentation végétarienne.
  • Nourrir le débat public autour de la place accordée aux animaux.

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