Elevage en batterie des lapins : la Commission européenne reçoit 40 000 pétitions
L214 a remis les signatures à Bruxelles
Ce mardi 2 juillet, une délégation de L214 a remis à la Commission européenne 40 000 signatures de citoyens français demandant l'interdiction de l'élevage en cage des lapins.
La requête de l'association de protection des animaux fait suite à quatre ans d'enquêtes au sein de la filière cunicole française, documentant les problèmes de bien-être causés aux animaux par cette forme d'élevage.
En mars dernier, L214 révélait les conditions d'élevage exécrables des lapins sur 8 sites de production industrielle français : de nombreux lapins morts ou malades au sein des élevages et des poubelles remplies de cadavres et de flacons d'antibiotiques.
Des conditions incompatibles avec la Directive européenne 98/58
Reçue par Andrea Gavinelli, chef d'unité Bien-être des animaux de la Direction générale de la santé et des consommateurs, L214 a exposé le résultat de plusieurs années de recherches sur la production française de lapins de chair :
- une haute morbidité : d'origine bactérienne (pasteurellose, colibacillose, entérotoxémie, staphylococcie, klebsiellose, salmonellose...) , virale (maladie hémorragique virale) ou parasitaire (coccidiose) ;
- une consommation d'antibiotiques plus élevée que dans toute autre filière animale (proportionnellement 6 fois plus importante qu'en élevage porcin) ;
- une haute mortalité : 20% des lapins de chair n'atteignent pas l'âge d'abattage de 73 jours.
- une liberté de mouvement entravée par des densités d'élevage très élevées (jusqu'à 19 lapins/m2) et des cages exiguës ;
- un environnement dénué de tout aménagement et un sol grillagé source de blessures aux pattes et d'écrasement de lapereaux.
→ Voir la vidéo d'enquête
→ La galerie photos de l'enquête
La Directive 98/58 CE concernant la protection des animaux dans les élevages exige une
liberté de mouvement conforme aux besoins éthologiques et biologiques des animaux. Cette
condition n'étant jamais respectée en élevage en cages de lapins, L214 a demandé au représentant de la Commission européenne de mettre les pratiques de l'élevage cunicole en conformité avec droit européen en interdisant l'élevage des lapins en cages de batterie.
Ailleurs en Europe, plus de lapin de batterie
Plusieurs enseignes de la grande distribution en Allemagne, en Belgique et en Autriche commercialisent exclusivement de la viande de lapins élevés dans des élevages en parc sans cage,
plus attentifs aux besoins des animaux.
L'élevage en cage des lapins est par ailleurs interdit en Autriche depuis 2012. En Belgique,
producteurs, associations et institutions ont établi une feuille de route pour abandonner l'élevage
en cage des lapins à partir du 1er janvier 2016.
Ces initiatives montrent la capacité d'adaptation de l'industrie et le nécessaire changement de
pratiques attendu par les consommateurs. Afin de garantir un même niveau de protection des
animaux dans l'Union européenne, L214 demande à ce que voie le jour une réglementation harmonisée rendant compte de cette
évolution.
Contact presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66
Johanne Mielcarek : +32 (0)493 428 172
À propos de L214
L214 est une association de protection animale centrée sur les animaux utilisés dans la consommation alimentaire (viande, lait, œufs, poisson).
Elle articule son travail sur 3 axes complémentaires :
- Rendre compte de la réalité des pratiques les plus répandues, les faire évoluer par des campagnes d’information et de sensibilisation. Repérer et tenter de faire sanctionner les pratiques illégales par des actions en justice. Travailler à l’évolution de la réglementation.
- Démontrer l’impact négatif de la consommation de produits animaux (terrestres ou aquatiques) et proposer des alternatives : diminution de la consommation, refus des produits issus de l’élevage intensif et promotion de l’alimentation végétarienne.
- Nourrir le débat public autour de la place accordée aux animaux.
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