L214

Le 16/03/2012

Le Parlement européen se prononce contre les longs transports d'animaux

Une pétition avait recueilli les signatures de plus d'un million de citoyens européens

Hier à Strasbourg, le Parlement européen s'est officiellement prononcé pour une limitation à 8 heures des transports d'animaux destinés à l'abattage. La déclaration écrite 49/2011, qui vient de recueillir une majorité de signatures d'eurodéputés, devient désormais la position officielle du Parlement. Cette position fait écho à une pétition qui a recueilli plus d'un million de signatures. Le Parlement européen demande désormais à la Commission et au Conseil de réviser la réglementation encadrant les transports d'animaux.


La déclaration au Parlement a reçu le soutien des eurodéputées et candidates à la présidentielle Corinne Lepage et Eva Joly , mais pas celui de Jean-Luc Mélenchon ou de Marine Le Pen. Elle a pu compter sur une majorité des élus français (39 sur 74). Parmi eux, la moitié des élus UMP, mais un seul représentant du PS et du Modem. Les élus EELV se sont en revanche majoritairement ralliés à l'initiative parlementaire.

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Contact presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66
Sébastien Arsac : 06 17 42 96 84

Longs transports, animaux en souffrance

La réglementation actuelle n'impose aucune limite de distance ou de durée totale de transport pour les animaux. Elle autorise par exemple le transport de bovins, de moutons ou de chèvres pendant 29h d'affilée avant d'exiger une halte de repos. Ces longs voyages sont source de souffrance, d'angoisse et d'atteintes à la santé des animaux, comme l'illustrent les enquêtes régulières de plusieurs associations. (1)

→ Voir une vidéo d'enquête

Rareté des contrôles, faiblesse des sanctions

À ces règles permissives s'ajoutent des contrôles sporadiques et des sanctions souvent dérisoires qui invitent les transporteurs à l'infraction : animaux non abreuvés ni nourris, non-respect des temps de repos exigés pour les longs transports ou déclarations de durées de voyages sous-évaluées. Fin novembre, un rapport de la Commission européenne reconnaissait l'application défaillante du règlement actuel. En France par exemple, le montant des contraventions (45 € ou 90 €) est bien inférieur au bénéfice tiré des infractions : le calcul est vite fait...

1 million de signatures en Europe

Une limitation des transports à 8 heures maximum limiterait les souffrances des animaux envoyés à l'abattoir et simplifierait les contrôles. La pétition initiée en ce sens par l'association Animals'Angels et par Dan Jørgensen (l'eurodéputé à l'initiative de la déclaration écrite), a ainsi passé le cap du million de signatures en décembre dernier. Dans un communiqué, Dan Jørgensen estime que "la Commission européenne ne peut plus ignorer l'énorme pression citoyenne, et désormais politique, pour mettre un terme aux longs transports d'animaux."

Lepage et Joly engagées, Le Pen et Mélenchon font la sourde oreille

Les eurodéputées et candidates à la présidentielle Corinne Lepage et Eva Joly ont apporté leur soutien à la déclaration. Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen ont quant à eux ignoré la demande expresse de plus d'un million de citoyens. Les soutiens comptent 12/24 élus UMP, 1/5 Modem, 3/3 Nouveau Centre, 1/1 Cap 21, 13/14 EELV, 1/14 PS, 3/4 Front de Gauche, et 2/3 FN.
La liste complète des positions des eurodéputés français est en ligne sur le site de L214.

Plusieurs millions d'animaux concernés

En Europe, 400 000 convois d'animaux traversent au moins une frontière ; un tiers de ces transports - qui touchent plusieurs millions d'animaux - durent plus de 8 heures. La France exporte également plusieurs millions d'animaux hors de ses frontières, dont des dizaines de milliers de bovins et d'ovins vers des destinations lointaines comme le Liban ou la Turquie.

(1) Animals'Angels, Eyes on Animals, CIWF


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À propos de L214

L214 est une association de protection animale centrée sur les animaux utilisés dans la consommation alimentaire (viande, lait, œufs, poisson). Elle articule son travail sur 3 axes complémentaires :

  • Rendre compte de la réalité des pratiques les plus répandues, les faire évoluer par des campagnes d’information et de sensibilisation. Repérer et tenter de faire sanctionner les pratiques illégales par des actions en justice. Travailler à l’évolution de la réglementation.
  • Démontrer l’impact négatif de la consommation de produits animaux (terrestres ou aquatiques) et proposer des alternatives : diminution de la consommation, refus des produits issus de l’élevage intensif et promotion de l’alimentation végétarienne.
  • Nourrir le débat public autour de la place accordée aux animaux.
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