L’élevage certifié fournit la marque Lapin du Ch’ti vendue sous filière responsable Auchan
La nouvelle enquête de L214 montre plus de 6 200 lapins élevés dans des conditions extrêmes dans un élevage intensif de Noordpeene (Hauts-de-France) : nouveau-nés morts ou agonisants suspendus entre les grilles au-dessus de la fosse à lisier, des animaux en grande détresse comme ce jeune lapin à la patte nécrosée et coincée entre les barreaux de sa cage…
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L’enfermement dans des cages métalliques exiguës empêchent les lapins d’exprimer leur comportement naturel : bondir, creuser, ronger… Leurs pattes reposent continuellement sur un sol entièrement grillagé. Ils n’ont jamais accès à l’extérieur, ils ne voient jamais la lumière du jour. Les barquettes sont estampillées Filière Responsable Auchan, Lapin de France, Produit Certifié et Saveurs en’Or, initiatives censées garantir entre autres la qualité et le bien-être des animaux. |
Les lapins de cet élevage sont abattus à l’abattoir SOCLA de Vaudringhem, ils sont commercialisés par l’entreprise Lapins d’Artois domiciliée à Lillers notamment sous la marque Lapin du Ch’ti, et vendus dans les supermarchés Auchan.
Ressources libres de droits
Profusion de logos : french-washing & green-washing
Grâce à un relevé en supermarchés réalisé en mars 2023, L214 a pu identifier que ces lapins commercialisés par la SAS Lapin d’Artois sont vendus sous la marques Lapin du Ch’ti dans les magasins Auchan. Afin de rassurer les consommateurs, soucieux des conditions de production, de nombreux logos fleurissent sur les barquettes de viande. Les lapins de cette nouvelle enquête sont commercialisés sous les démarches suivantes :
L’appellation Filière Responsable de Auchan|
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Pour Sébastien Arsac, cofondateur de L214 : « Les rencontres annuelles Made in Viande s’achèvent aujourd’hui. Ces portes ouvertes d’élevages sélectionnées sur le volet remplissent le même objectif que les logos en cascade qui ornent les barquettes de viande : garder le consommateur le plus loin possible de la réalité effroyable de la vie des animaux d’élevage. La filière viande doit de plus en plus sortir l’artillerie lourde pour vendre un morceau de viande qui resterait en rayon si les conditions de production étaient dévoilées au consommateur. »
L214 demande à Auchan transparence et engagement
L214 et les signataires de la pétition en ligne demandent à l’enseigne Auchan d’exclure de sa filière responsable au minimum les exploitations qui exercent les pires pratiques d’élevage dont l’élevage de lapins de Noordpeene.
Nouveau sondage : 52 % des Français ne mange pas de viande de lapin
Un nouveau sondage de mai 2023 réalisé par l’institut de sondage YouGov montre que la majorité des personnes interrogées ne consomment pas de viande de lapin, majoritairement les 25-34 ans.
77% des interrogés sont défavorables aux pratiques d’élevages intensives des lapins : en France, 99 % des lapins sont enfermés dans des cages sur un sol grillagé, dans des élevages intensifs, sans accès à l’extérieur.
L214 porte plainte
L214 porte plainte pour mauvais traitement contre l’élevage auprès du tribunal judiciaire de Dunkerque pour ces infractions :
- entrave à la liberté de mouvements et exiguïté des cages ;
- inadaptation du matériel, et des installations génératrices de souffrance pour les lapins ;
- défaut de soins apportés aux animaux blessés ou malades et absence de mise à l’isolement des animaux malades ;
- inadaptation de l’alimentation fournie aux lapines ;
- défaut de nettoyage des locaux et de ramassage des cadavres ;
- absence de nécessité absolue d’enfermer les lapins dans des cages.
L214 interpelle la Commission européenne
Dans cet élevage ont été relevés 8 antibiotiques différents appartenant à 4 familles distinctes dont 2 (macrolides et aminosides) sont classées par l’OMS en importance critique et priorité majeure pour la santé humaine dans le cadre de la surveillance de l’antibiorésistance.
L’association interpelle la Commission européenne et les eurodéputés impliqués sur les questions de santé publique, au sujet des dangers liés à l’usage massif d’antibiotiques dans les élevages cunicoles français. L’antibiorésistance est déjà responsable de 35 000 morts par an dans l’UE. Pour la combattre, la Commission a adopté en 2017 un plan d’action européen, , ainsi qu’un règlement en 2019, qui vise notamment à préciser les conditions d’utilisation des antibiotiques. L’utilisation préventive des antibiotiques n’est plus autorisée qu’à titre exceptionnel, et de manière très encadrée.
→ Communiqué de presse sur les antibiotiques en élevage
