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Nord : le préfet autorise la construction d’un élevage intensif de poulets

Le 26/03/2021

La mobilisation citoyenne balayée d’un revers de main

Le préfet du Nord, Michel Lalande, a rendu sa décision et autorise l’exploitation intensive de plus de 800 000 poulets chaque année à Steenwerck. Ce projet suscite pourtant une vive opposition des habitants et des élus du département.

Rappel des faits : en 2018, à Steenwerck, dans le Nord, 21 000 poussins sont morts dans l’incendie d’un bâtiment d’élevage intensif appartenant à la société Waremboug. Courant 2020, souhaitant reprendre leur activité, les exploitants de cette société ont déposé en préfecture un projet encore plus imposant que l’exploitation de départ : 117 000 poulets en simultané à chaque cycle d’élevage, ce qui représente plus de 800 000 poulets chaque année. Ce projet d’ampleur a été soumis à une enquête publique, qui a permis aux habitants de faire part de leurs observations, et à la commissaire enquêtrice chargée du dossier de participer effectivement au processus de décision en présentant ses observations et propositions.

Le conseil municipal de Steenwerck a émis un avis défavorable au projet, ainsi que celui de Sailly-sur-la-Lys, une commune limitrophe.

Également fortement opposés à ce futur élevage intensif, les riverains se sont mobilisés et ont créé l’association FLANER. Soutenue par Jennifer de Temmerman, députée du Nord, ainsi que par l’association L214, sa pétition contre l’élevage a récolté plus de 77 000 signatures.

D’autres associations locales, F.L.A.N.D.R.E.S au nom de la Terre, AIVES, PHEA, se sont également mobilisées contre ce projet.

Au terme de l’enquête publique, la commissaire enquêtrice a donné un avis défavorable :

→ Lire le rapport complet de la commissaire enquêtrice

C’est pourtant d’un revers de main que le préfet du Nord a balayé ces arguments en autorisant l’exploitation, laissant ainsi la porte ouverte à d’autres projets du même type.

Un recours devant le tribunal administratif est déjà envisagé chez les opposants.

Pour Sébastien Arsac, cofondateur de l’association L214 :  « Autoriser ce projet d’élevage intensif, c’est valoriser un modèle dont plus personne ne veut. Aujourd’hui, 88 % des Français sont contre l’élevage intensif, on ne peut plus nier cette demande sociétale ! Les ravages de ce type d’élevage ne sont plus à démontrer, pour les animaux, pour l’environnement, pour les riverains et même pour les éleveurs. S’opposer à ce modèle relève de l’intérêt général. Il est grand temps de sortir de l’ère de l’élevage intensif et de réduire notre consommation de viande et d’autres produits animaux. »

Les Hauts-de-France, réservoir de projets d’élevages intensifs

Action L214

L’élevage intensif, qui touche toutes les espèces animales, se développe dans les Hauts-de-France. Les projets d’élevages de poulets à Steenwerck mais aussi à Noordpeene, Pihem, Rexpoëde, Offekerque, de poules pondeuses à Pitgam, de cochons à Robecq, de dindes à Bourbourg, de poissons à Boulogne-sur-Mer, de vaches à Catillon-sur-Sambre ne sont qu’une poignée d’exemples…

Le couvoir David (entreprise belge), à Looberghe, fournit 600 000 poussins par semaine et prévoit entre 50 et 70 nouveaux élevages de poulets dans la région.

La proximité de la région Hauts-de-France avec la Belgique incite les entreprises étrangères à investir sur son territoire. Elles y sont par ailleurs encouragées par le gouvernement français.

Pourtant la demande sociétale est forte : 88 % des Français (sondage YouGov pour L214, juin 2019) sont opposés à ces élevages qui enferment les animaux et ont des conséquences effroyables pour eux, l’environnement, la santé, sans oublier les conditions de travail difficiles des éleveurs et des ouvriers d’abattoirs.

La mobilisation contre les projets d’élevages intensifs

En France, associations et collectifs de citoyens se mobilisent quotidiennement contre des projets d’élevages intensifs et ces oppositions peuvent donner des résultats positifs.

Les actions menées par l’association de riverains Novissen, soutenue par de nombreuses organisations dont L214, ont permis d’arrêter récemment un projet d’une grande ampleur. À Drucat (Somme), la ferme des 1 000 vaches a cessé son activité début janvier 2021.

En 2020, à Bressolles (Allier), le tribunal administratif a annulé l’autorisation d’exploiter un poulailler intensif, délivrée par la préfecture, tout comme à Charbuy (Yonne) et à Branges (Saône-et-Loire), quelques années auparavant.

Ces victoires contre l’élevage intensif montrent que la mobilisation peut aboutir et qu’il est possible d’enrayer l’expansion de ce mode d’élevage particulièrement cruel, qui concerne aujourd’hui 80 % des animaux abattus en France.

Le 15 mai prochain, associations et collectifs se mobiliseront pour dire « Non à l’élevage intensif dans les Hauts-de-France ». Co-organisée par les associations locales FLANER, F.L.A.N.D.R.E.S au nom de la Terre, AIVES, PHEA, ainsi que L214, cette manifestation aura lieu à Lille.

Un site internet pour accompagner les mobilisations

Afin de favoriser les mobilisations locales contre les projets d’élevages intensifs, L214 a conçu un site internet mettant à disposition de nombreux outils pour organiser des manifestations, utiliser les voies de recours administratives et judiciaires, encourager l’échange d’expériences entre les collectifs.

Et parce qu’il est urgent d’obtenir un moratoire sur ce mode d’élevage, L214 a également mis en ligne une pétition adressée au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, au ministre de la Transition écologique et aux parlementaires.

→ Découvrir le nouveau site de L214

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