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Chevreaux et agneaux transportés dans des cages « à lapins »

Les enquêteurs de L214 se sont rendus en avril sur le marché de Parthenay dans les Deux Sèvres et ont filmé des chevreaux et des agneaux entassés dans des caisses habituellement utilisées pour le transport des lapins.

 

Télécharger le rapport d’enquête sur le transport de chevreaux et d’agneaux

Chargés brutalement dans des caisses « à lapins »

transport chevreauxLes chevreaux et les agneaux en transit sur le marché de Parthenay – un des plus gros marchés aux bestiaux français – ont entre 1 et 3 mois. A leur arrivée, ils sont parqués – sans eau à disposition – dans des chariots de métal à fond ajouré. Ils sont ensuite chargés dans des camions transportant habituellement des lapins.
transport chevreaux« Ils sont attrapés sans ménagement, qui par la peau du dos, qui par les pattes, qui par le cou, et balancés dans des caisses trop petites pour qu’ils puissent se tenir debout, la tête souvent cognée au passage. Les voilà entassés dans des caisses « à lapins », serrés les uns contre les autres, apeurés, assoiffés » témoigne un enquêteur. Ils resteront dans ces caisses de 37 cm de haut jusqu’à ce qu’ils aient atteint leur destination : l’abattoir (1).

En violation de la réglementation…
avec l’aval du ministère de l’Agriculture !

transport chevreauxComme le montrent le rapport d’enquête et la vidéo, ces transports violent la réglementation en vigueur : les agneaux et chevreaux doivent pouvoir se tenir debout dans les moyens de transport utilisés (2). L214 a saisi les autorités compétentes et porte plainte pour cruauté contre le transporteur. Ces infractions flagrantes accentuent encore la détresse des jeunes animaux déjà éprouvés par les manipulations et le changement d’environnement (3).

Note de service de la DGAL sur les transports de chevreauxIl existe des lois et règlements destinés à limiter la souffrance infligée aux animaux. Mais force est de constater qu’ils sont loin d’être appliquées, parfois avec l’aval des pouvoirs publics français. C’est ainsi qu’en 2004, la DGAL (Direction générale de l’alimentation – ministère de l’Agriculture) a envoyé une note de service « autorisant » les transporteurs à utiliser ce type de caisses pour les chevreaux tout en reconnaissant l’illégalité de tels transports (4).

Mais d’où viennent ces chevreaux ?

La lactation de la chèvre se déclenche suite à une mise bas. Pour entretenir un haut niveau de production de lait, une mise bas par an est nécessaire. Les chèvres mettent au monde 1 ou 2 petits à chaque mise bas. Certaines femelles serviront au renouvellement du cheptel, tandis que les mâles et les femelles non sélectionnées seront engraissés jusqu’à 1 mois.


(1) Rapport d’enquête de L214 (pdf, 1,2Mo). Photos et vidéo HD sur demande auprès de L214

(2) Violation – entre autres – du règlement (CE) n°1/2005 du Conseil du 22 décembre 2004 relatif au transport des animaux, qui stipule dans son Annexe I, Chap. II, Art. 1.2 :
« Un espace suffisant est prévu à l’intérieur du compartiment destiné aux animaux et à chacun des niveaux de ce compartiment afin de garantir une ventilation adéquate au-dessus de la tête des animaux lorsqu’ils sont dans leur position naturelle, sans qu’en aucun cas leurs mouvements naturels puissent être entravés. » Ce règlement est entré en vigueur le 5 janvier 2007. Il est obligatoire dans tous ses éléments et directement applicable dans tout État membre. (Art. 37)

(3) EFSA, Opinion of the Scientific Panel on Animal Health and Welfare (AHAW) on a request from the Commission related to the welfare of animals during transport, 2004.

(4) Note de service.
L’étude – commandée par la DGAL pour justifier cette transgression – émane de l’Institut de l’Elevage, un organisme de recherche appliquée au service du développement économique de l’élevage d’herbivores.
On notera que selon cette étude : « Les animaux étaient manipulés calmement et sans brutalité » et que « le transport des chevreaux était effectué [[…]] dans des conditions satisfaisantes pour le bien-être des animaux ».